Peut-être parce que je viens de souffler une bougie de plus, je repense à mes origines : d’où suis-je ? Je suis née à Paris certes mais je ne porte aucun gène parisien dans mes bagages. Ma terre, celle de mes ancêtres, c’est le sud de la Sicile, le village de Favara dans la Province d’Agrigente. Je n’y suis pas née, je n’y ai jamais vécu mais je porte en moi quelque chose de cette île, aride, chaleureuse, en dehors du temps, authentique, indomptable, vallonnée, avec ses orangers, ses citronniers, ses bergers… Un décor semblable à celui du célèbre film « Cinéma Paradiso » a servi de toile de fond à mes vacances estivales : le marché aux bestiaux, les étables dans les maisons, les ânes dans la rue, les églises à tous les coins de rues, le fou du village, le primeur qui, de bon matin, criait sous nos fenêtres le prix des fruits de saison : le raisin, les figues de barbaries, les pistaches, les pastèques… Et puis le marchant de « granita al limone » passait dans l’après-midi attirant tous les enfants du quartier. Le soir, tout le monde s’asseyait dans la rue, les chaises étaient sorties devant les portes : c’était l’heure des commérages, des confidences et du partage : la mamma présidait, les marmots couraient sur les pavés, le ciel était intensément étoilé, les façades délabrées mais qu’importait ? Les rues étaient devenues calmes, les gens heureux, la vie était simple et enfin il faisait frais…
Voici donc d’où vient ma famille…
Le village de Favara :
Juste à côté, la ville d’Agrigente…
Non loin sur la côte, un de mes sites préférés : les marches turques…
Ailleurs en Sicile… entre montagnes et grande bleue…
Retourner en Sicile après notre Tour du Monde :
Ah la Sicile ! Ile de mes origines ! Petite, j’y ai passé tous mes étés. Des vacances rythmées par d’énormes repas de famille (autant dire des banquets tant nous étions nombreux !) : entre les oncles, les tantes, les cousins, les cousines… Nous étions rarement moins de trente à table. Les femmes préparaient la sauce tomate pendant des heures tandis que les hommes s’occupaient du four à pizza et du barbecue. Mes cousins et moi allions cueillir les pistaches ou regardions avec admiration les plus grands préparer les figues de barbarie, tâche très délicate car il faut retirer les épines sans se faire mal. Au centre de l’animation : mes grands-parents, vieux et heureux. Nous chantions, dansions sur les tables et le temps passait dans la douceur d’un jardin d’oliviers jusqu’à la nuit tombée.
Cela fait six ans que je ne suis pas retournée en Sicile. Depuis que j’ai perdu mes grands-parents, mon pèlerinage sicilien a perdu de sa magie. C’est comme un royaume qui aurait perdu son roi et sa reine.
Pourtant, j’ai encore beaucoup de famille là-bas, famille qui a envie de me revoir et de rencontrer Ticoeur. Alors le mois prochain, ce sera le mois des retrouvailles. Nous partons tous les trois et emmènerons aussi mes beaux-parents avec nous, parce qu’ils ont envie de savoir d’où je viens. Je vous rappelle qu’ils sont allemands donc le choc des cultures sera sans doute au rendez-vous, danseront-ils sur les tables ??
Quoiqu’il en soit, en préparant ce voyage, beaucoup de souvenirs ressurgissent. J’ai retrouvé quelques photos. J’aime beaucoup celle-ci, où ma mère, ma soeur et moi baignons dans le soleil devant le plus célèbre des temples grecs d’Agrigento. J’y serai dans trois semaines. J’ai encore du mal à le réaliser. Et vous, vous connaissez la Sicile ?
Voilà, c’était mon petit billet nostalgique… J’en profite pour embrasser ma famille en Sicile qui suit le blog !
Y a-t-il d’autres blogueurs siciliens dans la salle ?? ;-). Enfin, je vous invite à relire mon conseil d’itinéraire en Sicile où vous songeriez à visiter mon île !
Arrivederci !