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Prendre un congé sabbatique : mode d’emploi

Vous êtes nombreux à me demander comment j’ai pu partir un an pour faire le Tour du Monde. J’ai tout simplement utilisé un droit assez méconnu : le droit au congé sabbatique.
Alors au cas où, comme moi, vous avez passé l’âge des voyages étudiants, que vous avez un travail et que néanmoins vous aimeriez prendre le temps de voyager sur une longue durée, voici tout ce que vous devez savoir sur le congé sabbatique :

Quels sont vos droits ?

On ne pourra pas vous refuser le congé sabbatique si vous remplissez les conditions suivantes :

– il faut avoir travaillé 6 ans dans sa vie professionnelle
– il faut avoir 3 ans d’ancienneté dans son entreprise
– il faut être salarié dans une entreprise de plus de 200 personnes
– il faut prévenir au minimum 3 mois à l’avance par lettre recommandée ou remise en main propre
– l’employeur doit répondre dans les 30 jours
– l’employé ne peut refuser que s’il justifie de l’atteinte d’un quota d’absences (sous-effectif qui pourrait nuire à l’entreprise) mais concrètement ce n’est pas simple à argumenter
– dans les faits mieux vaut prévenir 6 mois à l’avance car l’employeur a le droit de décaler votre départ de 6 mois par rapport au jour de votre demande…
– le congé est de 6 à 11 mois maximum ; vous pouvez rajouter un mois de congés payés et vous avez l’année devant vous !
– le congé est non rémunéré mais vous avez la garantie de retrouver votre poste ou un poste équivalent, au même salaire, à votre retour (même droit que pour un congé parental en fait)
– vous avez le droit de travailler pendant votre année sabbatique (sauf pour la concurrence ;-)) Certains utilisent ce congé pour changer de carrière et non pour voyager !
– si après cette année sabbatique vous envisagez d’en poser une deuxième, sachez qu’il vous faudra attendre 6 ans avant de l’imposer à votre employeur ! (Ouf se dit-il ! ;-))

Pour plus d’info, le meilleur site est celui du Ministère du travail.

ile_Maurice

île aux Cerfs, Ile Maurice

Que se passe-t-il si vous ne remplissez pas tous ces critères ?

Sachez que votre cause n’est pas perdue 😉 : vous pouvez quand même demander un congé sabbatique à votre employeur et il peut accepter (mais il n’y est plus obligé) : c’était le cas pour mon chéri qui n’avait qu’un an d’ancienneté dans sa boîte mais qui a su convaincre ses RH… Les grandes entreprises et surtout les entreprises anglo-saxonnes ne voient pas cette expérience d’un mauvais œil (enfin, pas toujours…).

Autre solution : si vous avez un enfant de moins de 3 ans, vous pouvez poser un congé parental (ce que nous avons fait l’an dernier pour partir deux mois dans l’Océan Indien).

Pendant votre congé sabbatique :

– vous continuez de bénéficier de la sécurité sociale (très important en cas de soucis de santé)
– en supplément, il est conseillé de souscrire une assurance ou d’utiliser celle de votre carte bleue si elle vous suffit (demander le détail à votre banquier).
– si vous le souhaitez, vous pouvez également continuer de cotiser pour la retraite : je ne l’ai pas fait car c’est coûteux et je doute de voir la couleur des retraites 😉

Et le retour en entreprise ?

On m’en avait prédit des mauvaises choses quant à ma réintégration en entreprise ! Au final, tout s’est bien passé : mon poste n’était plus disponible mais ils m’en ont trouvé un autre (équivalent) au bout de trois mois. Pendant trois mois, j’ai été sur des projets transverses. Je ne pense que ce soit juste de la chance : les entreprises de plus de 200 personnes savent s’organiser un minimum et il y a toujours des mouvements de personnes liés à des démissions, des mobilités… Finalement, ce n’est pas plus difficile à gérer qu’un congé parental (mais pas plus facile non plus !).
Quand à l’envie de retravailler ? Tout le monde me pose la question mais après un an de voyage, j’étais pleine d’énergie et de motivation !

 

Tioman

île de Tioman, Malaisie

 Alors ? Tentés par le congé sabbatique ?

congé sabbatique, faire le tour du monde, poser une année sabbatique, voyager pendant un an

21 réponses à “Prendre un congé sabbatique : mode d’emploi”

  1. Très intéressant, merci pour ces détails.
    Petite question: tu travailles dans quel domaine?
    De mon côté, je serai plutôt du genre à tout quitter et à retrouver autre chose en rentrant… mais ça c’est la personne sans famille et sans enfant qui parle 🙂

    • Quand j’ai posé mon année sabbatique je n’avais pas d’enfant. Par contre, j’avais pire : un crédit immobilier sur le dos ! Du coup, je préfèrais m’assurer d’avoir du travail au retour. Le congé sabbatique n’oblige à rien : tu peux aussi ne pas revenir dans ton entreprise (en prévenant 2 mois avant) ou démissionner au retour. Aussi, il est vrai que j’aime bien ma boîte. Je t’envoie un MP 😉

  2. Intéressant… et ça donne envie !
    Malheureusement pour moi, je suis profession libérale… Et ce n’est du coup même pas envisageable. Déjà rien que le congé maternité c’est toute une aventure (et un gouffre financier (et le congé parental n’existe pas)) Mais, on ne va pas se plaindre : avant 2006, nous n’y avions même pas droit !!! Je ne sais pas, du coup si on interrompt son activité, si on bénéficie toujours des droits Sécu.
    Dommage car je pense qu’un congé sabbatique ds l’entreprise de mon conjoint était tout à fait possible, il remplit tous les critères 😉
    Cela dit, on trouvera toujours des petits moments pour voyager autrement !

    • C’est prévu mais je ne suis pas encore au point car je n’ai pas tenu un budget détaillé des dépenses par nature… Par contre, je peux déjà te dire que nous avons dépensé 6000 euros chacun TOUT inclus pour un an (avion, logements, repas, bus…). Mais attention : nous avons voyagé en mode routard en recherchant toujours le plus économique (auberge de jeunesse, repas dans la rue…et pas de douches chaudes !). C’est donc pas un budget que tout le monde peut tenir ! Je préfère prévenir… 😉

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