Que ce soit en Nouvelle-Zélande ou en Australie, récemment nous avons eu l’occasion de voyager en campervan avec les enfants sur des périodes assez longues. En effet, jusqu’à présent, notre unique expérience de voyage en campervan en famille avait été notre roadtrip d’une semaine au Portugal en Combi VW. Depuis, on avait envie de renouveler l’aventure campervan. Mon chéri avait même envisagé qu’on fasse un tour d’Europe en camping-car plutôt qu’un Tour du Monde. Finalement, on a opté pour un Tour du Monde avec quelques étapes en campervan (cela s’appelle faire des concessions ;-)).
Mais concrètement, comment c’est de voyager en campervan ? Vous êtes nombreux à me poser des questions pratiques sur ce mode de voyage et vous êtes également quelques uns à me dire que dormir en campervan vous semble totalement inenvisageable ! Bref, entre les enthousiastes et les réfractaires il y a les indécis ;-). Je voulais donc vous donner mon avis après notre tout récent roadtrip en Nouvelle-Zélande et notre traversée de l’Outback en campervan.
Pourquoi voyager en campervan ? Quels sont les avantages ?
1- Dormir dans des endroits de rêve, en pleine nature. Pour moi c’est LA plus grande raison pour voyager en campervan. Nous aimons la nature, nous aimons éviter la foule, nous aimons les endroits sauvages et dans ces spots merveilleux et bien il arrive souvent qu’il n’y ait pas d’hôtels.
Par exemple, dans l’Algarve au Portugal, vous avez beaucoup de choix d’hébergements sur la côte sud, très touristique et quasi rien sur la côte ouest qui est pour moi la plus belle. Avec le campervan, nous avons pu profiter de cette magnifique côte et de ses plages sauvages, souvent désertes.
En Nouvelle-Zélande, dormir au pied d’un glacier, dormir en pleine forêt, au bord d’un lac ou juste face à la mer c’est juste une des meilleure façon d’apprécier le fabuleux cadre naturel de ce pays.
De même, en Australie, je vous l’ai montré récemment, nous avons vraiment pu dormir dans des endroits magiques en plein désert. Voici quelques exemples :
2- La liberté côté itinéraire : on peut choisir son itinéraire au jour le jour. Il nous est même arrivé de changer de programme en cours de journée. Être en campervan nous a permis plusieurs fois de nous adapter à la météo. Par exemple, quand on a vu qu’il allait faire beau au Milford Sound en Nouvelle-Zélande (ce qui est rare), on a filé là-bas !
3 – Les enfants adorent ! Ticoeur et Titpuce ont trouvé toutes ces expériences très amusantes. En plus ils ont toujours super bien dormi. Je ne sais pas si c’est la proximité avec les parents, l’espace réduit ou le grand air mais ils dorment à poings fermés. Nos nuits en Combi VW au Portugal avaient été les meilleures nuits de Titpuce à une époque où elle ne dormait pas encore sereinement.
4- C’est plus confortable qu’en tente. Si on choisit de planter la tente on peut également profiter de dormir en pleine nature. D’ailleurs nous choisissons la version tente quand nous voyageons à vélo et que nous ne partons que quelques jours. Par contre pour un grand roadtrip, surtout en famille, avoir un campervan c’est un vrai cran au-dessus en terme de confort ! (On ne monte pas la tente tous les jours, on est à l’abri s’il pleut ou s’il y a du vent, on a des matelas plus confortables, on a une vraie petite cuisine, etc…).
5- Le coût est normalement plus bas qu’en mode voiture+hébergement. Mais là attention car cela dépend de pas mal de choses. Pour que voyager en campervan soit économique, il faut :
- Opter pour un petit modèle. Plus vous souhaiterez le confort d’un grand camping-car, plus ce sera cher évidemment.
- Choisir un modèle qui ne consomme pas trop d’essence. Par exemple, notre Toyota avait une consommation raisonnable pour son gabarit (11L/100km) tandis que notre Combi VW consommait énormément car c’était un vieux modèle.
- Réserver en avance. Tout comme pour les voitures, le mieux est souvent de réserver son camping-car en avance.
- Souvent il est moins cher de réserver d’un point A à un point A plutôt que d’un point A à un point B.
- Ne pas dormir toutes les nuits dans des campings de luxe ;-). Parce que si vous allez tous les soirs dans un camping 5* avec piscine, alors clairement, la formule campervan+camping va vous coûter cher ! Cela dit, de temps en temps ça fait du bien. Quelques fois nous nous sommes posés dans un camping confortable pour avoir de super douches, une aire de jeux, du wifi ou de l’électricité. Parfois il n’y a pas le choix non plus car l’endroit est touristique et qu’il n’y a qu’un camping assez cher (par exemple à Ayers Rock).
6- On fait de chouettes rencontres : j’ai trouvé qu’entre campers l’échange était souvent fort sympathique. Au Portugal, les surfeurs trouvaient qu’on était vraiment une famille super cool avec notre Combi VW. En Australie, on a rencontré des familles australiennes avec qui on a discuté le temps d’une soirée. Il faut dire que les Australiens sont tout particulièrement « friendly ». Moins il y a de monde sur un spot, plus on engage la conversation et c’est encore plus sympa quand ce sont des familles car les enfants peuvent jouer ensemble. A chaque fois, sur les routes, quand on croise un campervan ou un camping-car on se fait un petit signe ;-).
A quoi ressemble un campervan ?
En Australie et en Nouvelle-Zélande, nous avons eu le même modèle Toyota. L’aménagement intérieur varie d’un loueur à l’autre. Chez nous, cela ressemblait à ça :
- Les enfants dorment en hauteur.
- Les parents dorment en bas : la banquette se transforme en lit double.
- En journée, les enfants sont assis sur des sièges face à la route et profitent du paysage par les fenêtres (bien penser à louer également les sièges-autos ou réhausseurs).
- Si on veut manger à l’intérieur, on peut relever une petite table entre les sièges des enfants et la banquette.
- La cuisine est à l’arrière.
- En Nouvelle-Zélande on avait pris l’option « self-contained » donc un circuit d’eau qui ne va pas vers l’extérieur. Cela permet de faire la vaisselle sans polluer et cela veut également dire que nous avions des toilettes à bord, cachées sous la banquette. Dans les faits, nous ne les avons jamais utilisées car il était très simple en Nouvelle-Zélande de trouver des spots de camping gratuits avec toilettes (et je n’avais pas envie de me coller au vidage-nettoyage de nos toilettes !).
- Nous avions une douche solaire : c’est une petite poche plastique que l’on remplit d’eau et qui se réchauffe au soleil. Un petit tuyau permet d’improviser une mini-douche. En fait, nous ne l’avons utilisée que pour les enfants en dépannage. Il y a souvent des douches gratuites ou payantes à disposition en Nouvelle-Zélande et/ou en Australie. Et puis parfois un bain de mer suivi d’une douche de plage nous suffisait.
- Nous avions pris une table et des chaises de camping – c’est en option mais c’est utile pour manger dehors au grand air.
- Nous avions la clim mais elle ne marchait qu’à l’avant. Pour les enfants on ouvrait les fenêtres.
- En Australie, toutes les fenêtres du campervan avaient des moustiquaires : c’est très important ! Je vous invite à vérifier ce point. Nos autres campervans n’en avaient pas.
Au Portugal, nous avions une version très vintage et pleine de charme puisque nous avions loué un Combi Volkswagen des années 70. L’intérieur avait été aménagé par les propriétaires. On dormait sur le toit (toit qui s’ouvre pour agrandir l’habitacle) et les enfants dormaient en bas :
A chacune de nos locations, le campervan était de taille parfaite pour 2 adultes et 2 enfants. Si vous avez 3 enfants ou plus il faut soit un autre type d’aménagement (et c’est rare je pense) soit un modèle de camping-car plus grand. Par exemple, nous avons croisé des familles qui voyageaient dans ce type de camping-car :
Nous avons eu l’occasion de rentrer à l’intérieur : c’est très confortable et très spacieux. Rien à voir avec un campervan comme on avait. Cela fait petit appartement. Par contre, c’est forcément un peu plus difficile à manœuvrer et c’est un budget plus élevé.
Et les inconvénients de voyager en campervan on en parle ?
- On est à l’étroit, surtout en famille. Nous avons vu pas mal de couples qui louaient le même type de campervan que nous mais pour deux. Là, c’est assez confortable. Mais à quatre, on se marche dessus. Une fois qu’on a organisé le campervan pour la nuit on ne peut plus s’asseoir et encore moins se mettre debout (sauf dans la cuisine mais bon….). La solution -> vivre dehors bien sûr ! Ne rentrer dans le campervan que pour dormir ou en cas de pluie pour manger. Autre solution : louer un plus grand modèle de camping-car.
- C’est pas le confort d’un hôtel côté literie et là encore cela dépend de votre loueur. En Nouvelle-Zélande c’était le confort minimal. En Australie, au moins ils nous ont donné de super oreillers et de belles couettes (par contre, les couettes ne nous ont servi à rien étant donné les températures mais on aurait rêvé d’avoir les mêmes dans le sud de la Nouvelle-Zélande où il fait frais la nuit).
- Devoir sortir de son campervan pour prendre une douche ou pour aller aux toilettes la nuit, c’est pas trop mon truc. Mais là c’est comme en tente par exemple. C’est juste que je ne suis pas trop camping à la base donc à la longue ça me pesait… Bien sûr, si vous louez un camping-car plus grand, vous pouvez avoir une vraie salle de bain dedans.
- Les étapes grandes villes : pas toujours simple de stationner dans une grande ville et pas toujours évident de trouver un spot de camping qui ne soit pas trop éloigné de la ville.
En conclusion : mes conseils pour voyager en campervan ?
- Choisir ce mode de voyage sur une période de une, deux voire trois semaines mais pas au-delà. En tout cas pas dès la première fois. Allez-y par étapes. Au Portugal on avait juste opté pour une semaine et c’était parfait. En Nouvelle-Zélande, j’ai trouvé qu’un mois c’était long. En Australie, on avait le campervan pour 20 jours et j’ai trouvé ça bien, à part les trois derniers jours mais c’était surtout à cause de la chaleur tropicale.
- Choisir une destination où il fait beau, comme ça vous profitez surtout des extérieurs du campervan ;-). Et puis avoir froid la nuit ou devoir s’abriter à cause de la pluie à l’intérieur du campervan c’est vraiment pas confortable. Ne pas choisir une région où il fait trop chaud non plus : à Darwin dans le nord de l’Australie il faisait quasi 40°C. Autant vous dire qu’on ne dort pas très bien avec une telle chaleur ! Bref, pour une première expérience, je vous conseille le sud de l’Europe.
- Bien choisir votre loueur. Et là ce qui est important c’est de voir toutes les options offertes et surtout de voir si l’aménagement intérieur vous convient. Il existe de nombreux loueurs professionnels de camping-cars. La location entre particuliers est également possible – cela permet d’avoir un grand choix en terme de modèles et d’aménagements intérieurs. On testerait bien sur une semaine un modèle un peu plus grand que le modèle campervan. Ce serait l’occasion de bien comparer les différences de confort et de voir si ce n’est pas trop difficile à manœuvrer.
En résumé : oui nous recommencerons l’expérience du voyage en famille en campervan ou en camping-car mais je pense que nous resterons sur de courtes durées de voyage (autour de deux semaines) et pour des destinations très nature, quand le camping-car peut offrir une véritable immersion dans le paysage. Parce qu’une chose est certaine : je ne me lasserai jamais d’une nuit face à l’océan ou d’une nuit sous les étoiles !
Et vous ? Tentés par le voyage en campervan ?