Alors que nous prenions un cocktail sur une plage de Minorque, nous avons réalisé que c’était notre premier anniversaire de vie en Angleterre ! Tout au long de cette première année, j’ai partagé avec vous nos aventures anglaises, semaine après semaine et je vous remercie de nous avoir suivis dans ce rendez-vous régulier (tous ces billets hebdos sont listés ICI). J’avais besoin de raconter toutes les aspects de cette nouvelle vie dans laquelle nous nous étions lancés sans beaucoup de réflexion et avec pas mal d’appréhensions. Si vous vous souvenez de mes principales craintes, il y avait :
- l’apprentissage de l’anglais pour les enfants
- le flou professionnel pour moi
- la vie dans un village
- l’approche du Brexit
Je focalisais sur ces quatre sujets et maintenant, je me rends compte que c’était une vue très limitée. Que déménager en Angleterre a engendré beaucoup d’autres changements dans notre quotidien et dans nos esprits…
A l’école anglaise :
Concernant l’intégration des enfants dans une école anglaise, je m’étais inquiétée pour rien 😉
Ticoeur était à l’aise dès les premières semaines, lisant des romans de Roald Dahl dès le mois de septembre ! Titpuce a eu besoin d’un temps plus habituel d’adaptation, comme la plupart des petits Français expatriés que nous avons rencontrés : il faut compter un trimestre d’école pour que l’enfant soit à l’aise dans sa nouvelle langue. Chaque semaine, Titpuce évoluait en compréhension mais il n’y a qu’après les vacances de Noël qu’elle s’est mise à parler et à participer en classe. Même pendant ce premier trimestre où l’anglais ne lui était pas naturel, elle aimait se rendre à l’école et dès le premier jour, elle s’est fait des copines. Tout le monde a été accueillant et tout le monde a redoublé d’efforts pour nos enfants. Pour relire mes récits des premières semaines d’école c’est par ici. A présent, Ticoeur et Titpuce parlent couramment anglais, avec un bel accent, même si bien sûr ils ont encore du vocabulaire à acquérir. Pour cette nouvelle année qui commence je vais tenter de mettre à niveau Titpuce en français car pour l’instant, elle lit bien mieux en anglais qu’en français.
Mais l’anglais était loin d’être le seul défi à relever à l’école !
Évidemment, je focalisais sur l’anglais mais pour Titpuce et Ticoeur il y a eu beaucoup de nouveautés à l’école anglaise, notamment des sports qu’ils ne connaissaient pas : rounders, hockey sur gazon, rugby, cricket et netball ! Mine de rien, ça en fait des choses à apprendre ! Ticoeur a adoré tous ces sports. Titpuce ne s’est pas encore révélée une grande fan des sports anglais ! Et puis, il y a eu le gros défi de la natation car tous leurs camarades de classe ont appris à nager en maternelle ; la natation est une priorité dans notre comté (le Hamsphire) et lorsque j’ai assisté aux compétitions à l’école, j’ai halluciné de voir tous ces petits nager le crawl à toute vitesse ! Bref, en plus des cours à l’école, Ticoeur et Titpuce ont suivi des cours particuliers le soir après l’école et aujourd’hui ils sont au niveau attendu ici et ils sont tous les deux fans de natation !
L’école en Angleterre : ils adorent !
Il y a eu tant d’autres différences avec l’école en France : les uniformes (moi je ne suis toujours pas fan d’ailleurs…), les assistantes pour chaque classe, le peu de devoirs, plus de sport dans l’emploi du temps, l’accent mis sur les efforts plutôt que sur les résultats, les assemblies chaque semaine, les récompenses régulières du travail mais aussi du comportement et les règles de vie tellement mieux communiquées et respectées. Pour tous les détails, je vous laisse relire tous mes billets hebdos répertoriés ici. Ceux qui nous suivent l’auront compris : nous adorons l’école anglaise ! Dès les premières semaines, les enfants ont déclaré ne plus vouloir retourner à l’école en France… Après, je sais qu’il ne faut pas généraliser… Que notre école à Paris était particulièrement oppressante avec pas mal de problèmes de comportements… Mais nous avons discuté avec de nombreux parents Français qui vivent en Angleterre et tous préfèrent l’école en Angleterre ; Il doit y avoir quelque chose qui fonctionne mieux tout de même… Certains Français disent qu’ils réfléchissent à rentrer en France pour le collège ou le lycée mais je n’ai pas encore creusé le pourquoi du comment.
Aussi, quelque chose qui avait traumatisé Ticoeur en France c’était le centre de loisirs. C’est fou les soucis qu’il y a eu à la cantine ou le soir après les cours. Ici, en Angleterre ce sont les enseignants qui s’occupent et veillent sur les enfants que ce soit le midi ou après l’école (sauf pour les clubs spécialisés). Lors de la pause déjeuner, les enfants ont accès à la bibliothèque ou peuvent participer à la chorale de l’école alors qu’à Paris, ils s’entre-tuaient dans la cour. Je suis désolée pour ce tableau sombre et j’espère que vous n’avez pas tous eu une expérience aussi traumatisante que Ticoeur. Je sais qu’il existe aussi de super équipes d’animateurs (Titpuce a eu plus de chance que son frère de ce côté-là). Je précise que le afterschool care et les clubs ont tout de même le défaut d’être bien plus chers que le centre de loisir en France.
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Je reprécise que nos enfants sont dans une école privée mais que lorsque je vous parle du système scolaire anglais je parle bien de l’école en général car je discute avec d’autres familles, d’autres Français, nos voisins, des collègues ou des amis.
Mais quelles sont les particularités du privé en Angleterre ? Le coût est bien plus élevé qu’en France et le concept est différent également : les effectifs sont autour de 15 enfants par classe au lieu de 30 ; il y a des professeurs spécialisés pour de nombreuses disciplines même en primaire (ex : prof d’art, prof de sciences, prof de théâtre, coach pour chaque sport…), il y a souvent quelques pensionnaires, il y a des houses et enfin c’est souvent dans un cadre assez incroyable. Bref, c’est comme dans Harry Potter sauf qu’étrangement dans Harry Potter il semblerait que Hogwarts soit gratuit ! Vraiment un bon plan cette école de sorciers ! Je reprécise également que si vous voulez inscrire vos enfants dans une école publique anglaise, il faut s’y prendre bien en avance selon les régions et les tranches d’âge. Pour Titpuce, il n’y avait plus de place dans les écoles publiques des villages alentours (suite à ce soucis, heureusement que l’entreprise de mon mari a proposé de contribué aux frais du privé, sinon, nous aurions dû aller vraiment loin !) .
Je me rends compte qu’une fois encore je m’étends sur la partie école…. C’est tout simplement le reflet de ce que nous apprécions le plus ici. Nous sommes ravis de vivre en Angleterre pour nos enfants qui ont à présent un atout linguistique de taille !
Certains Français que nous avons rencontrés ne restent QUE pour l’école (publique, je précise…) et certains viennent vivre en Angleterre uniquement pour que leurs enfants aient la chance d’apprendre l’anglais et de profiter du système scolaire… Certains ont tout lâché et sont arrivés sans travail et parfois même sans parler anglais eux-même. C’est très courageux, un peu fou, mais je comprends ces personnes et je pense que cela vaut le coup. C’est un gros atout pour nos enfants de savoir parler anglais, un atout qui vaut pas mal de sacrifices je pense. Encore une fois, je suis mal placée pour parler de gros sacrifices puisque Papa Voyage avait sa place assurée ici mais moi dans l’histoire on m’oublie un peu :-)… J’avais un très bon boulot, je gagnais mieux que Papa Voyage (je ne le dis pas pour me vanter mais parce que j’en ai marre des clichés que l’on me colle parfois : la nana qui a la belle vie car son mari doit avoir un super package d’expat ! Sauf que malgré les aides reçues par mon mari c’est très loin de compenser mon salaire ! Et puis, j’avais beaucoup de belles opportunités professionnelles qui étaient en train de se concrétiser à Paris… Ce n’est pas si simple de renoncer à ses projets et à son confort financier (le blog m’apporte certes des revenus mais pas autant que dans la finance !). Cela fait donc une bonne transition pour vous parler de ma recherche d’emploi en Angleterre.
Trouver un travail en Angleterre : plus difficile que je ne pensais :
Plusieurs choses ont rendu ma recherche d’emploi difficile :
- Je ne vis pas à Londres : pour mon métier et mon secteur, presque tout se passe à Londres donc je voyais beaucoup d’annonces intéressantes mais bon, voilà, nous habitons à 200 km de la capitale ! L’autre avantage à Londres c’est qu’ils ont l’habitude des Français : ils en ont plein ! Donc moins besoin d’expliquer ses études, son profil…
- Je n’ai pas de diplôme anglais : là, j’ai été déçue car on entend toujours dire que les Anglais sont ouverts d’esprit et qu’après des études littéraires on peut faire du marketing… Ok mais en finance d’entreprise ils tiennent à leur certificat de comptabilité qu’il faut absolument avoir et que je n’ai pas ! J’ai eu du mal à leur faire comprendre que j’avais appris la même chose en France et que je pouvais m’adapter à la finance anglaise puisque j’avais travaillé pour des entreprises anglaises… mais bon, j’ai fini par trouver quelques oreilles patientes à qui j’ai dû expliquer en détail ce qu’était une prépa et une école de commerce… Notre système français est vraiment trop bizarre je l’admets… Heureusement, j’ai étudié la philo à la Sorbonne et le mandarin à Dauphine, je crois que ça m’a sauvé pour cocher la case « université » à laquelle ils tenaient tant !
- mon CV n’allait pas du tout ! Mais alors pas du tout, selon le gentil chasseur de tête qui a bien voulu s’occuper de moi et m’aider. En anglais, pour chaque expérience il faut écrire beaucoup de blabla avec de longues phrases et beaucoup d’exemples…c’est plus littéraire que la version française plus synthétique… Et puis, ne surtout pas mettre d’information personnelle telles que « mariée, deux enfants », ni son âge, … surtout pas la nationalité et pas de photo non plus.
Finalement, il a fallu du temps mais j’ai trouvé et je travaille depuis quatre mois, ce qui me fait découvrir un autre aspect de la vie en Angleterre. Il est trop tôt pour faire un bilan. Je dirais juste qu’en travaillant avec des Anglais on voit bien que ce ne sont pas des latins :-). Avec tous les avantages et inconvénients que cela implique. Mon travail est situé à 5 minutes de l’école des enfants (le rêve !) mais j’ai quand même beaucoup de déplacements à Londres à prévoir… A suivre !
Vivre dans un village :
Je précise que tout est relatif car des Français qui sont passés nous voir récemment ont trouvé que notre village était bien grand et notre coin pas si paumé. Mais pour la Parisienne que je suis, mon village est bien trop petit et bien trop loin de toute activité culturelle. Il faut dire que je sortais tant à Paris ! Je profitais des nombreux cinémas, théâtres et musées. Passer à une vie culturelle réduite à quasi zéro est difficile. Il y a bien un théâtre à Southampton qui passe parfois des grosses productions de Londres mais cela ne remplit pas mon agenda. Cela dit, je découvre des avantages à mon environnement : Je peux faire mon footing en bord de mer, voir un ciel plein d’étoiles la nuit, respirer un air sain, chanter dans la chorale du village, marcher en forêt avec les chevaux et puis dormir dans un calme absolu. Ce sont les mois d’hiver qui m’ont déprimée car sans pouvoir profiter de la nature, que faire ? Heureusement, j’avais internet, mon blog, la chorale et mon piano ! Bon ok, c’est pas si mal ! Je suis juste hyper super active ! Et puis le printemps est arrivé et nous avons profité de la saison de la voile. On adore ! Donc d’avril à fin octobre, notre coin est un petit paradis pour faire du bateau et ça c’est génial ! Donc bon, au final, on dira que je ne me suis pas trop mal adaptée à ma région à part sur la période de novembre à février où je suis régulièrement allée faire le plein de culture à Londres pour la journée. Cette année, je serai au bureau donc l’hiver devrait passer plus facilement :-).
Le Brexit : cette Arlésienne…
Le sujet délicat, le sujet qui divise le pays, le sujet qui n’est toujours pas résolu. Bref, après un an en Angleterre, nous sommes toujours dans le flou le plus total concernant notre avenir ici car il n’y rien de concret et rien de figé. Nous ne savons donc pas à quelle sauce nous allons être mangés. Voyons déjà ce que donne le 31 octobre prochain si jamais cette date est maintenue. Par prudence, nous faisons les démarches de pre-settlement status histoire de ne pas être mis à la porte pour Halloween ! Histoire surtout de prouver officiellement que nous étions en Angleterre avant le 31 octobre.
Et puis vivre en Angleterre c’est aussi :
Découvrir une société étonnamment très différente de la nôtre, acquérir de nouvelles références culturelles, rencontrer de nouvelles personnes, changer son rythme de vie, apprendre tous les jours, apprécier les retours ponctuels à Paris, se sentir isolé sur une île, s’adapter, se découvrir de nouveaux centres d’intérêts et puis voyager bien sûr ! Nous essayons de profiter de notre expatriation pour visiter les quatre coins du Royaume-Uni. Cette année, nous sommes allés dans le Dorset, dans le Devon, dans le Lake District, à Isle of Wight, à Brighton, aux Seven Sisters, en Ecosse, dans les Cotswolds, etc… Nos projets de voyages au UK pour l’année à venir ? Les Cornouailles en priorité et pour le reste nous improviserons grâce à notre cher campervan !
Je vous l’avais dit : nous vivons non loin de Downton Abbey mais notre maison est un peu plus petite et en briques :-).
Aussi, je vous l’ai déjà dit mais j’adore le climat que nous avons ici dans le sud de l’Angleterre ! Si, si, je vous assure, c’est vraiment agréable ! Doux et souvent ensoleillé !
J’espère que vous continuerez de nous suivre dans nos aventures anglaises. Je vais peut-être juste réduire un peu la fréquence de publication de ces billets « notre vie en Angleterre » car beaucoup de choses ne seront plus nouvelles pour nous, ni pour vous :-). Je vous raconterai bien sûr chacune de nos escapades à la découverte du Royaume-Uni sans oublier qu’ il y aura toujours mes billets sur nos voyages en famille hors UK ! Alors, vous nous suivez ?