Maman Voyage

Notre vie en Angleterre #57 : au temps du coronavirus…

Déjà, posons le cadre : février a été le mois février le plus pluvieux jamais enregistré en Angleterre et ça c’est du lourd ! Inondations et tempêtes étaient notre quotidien. Et puis cette histoire de coronavirus est arrivée on top et je me suis dit que j’allais vous raconter comme cela se passe pour nous cette histoire en Angleterre…

Au début, le flegme anglais était plus fort que le virus

Au bureau, il a eu cette anecdote qui a circulé : un vendeur dans un grand magasin londonien est parti en courant en voyant arriver un touriste chinois sur son stand de parfums. Début février, cela les faisaient rire.

Tous les matins, je lis la presse française et la presse anglaise. J’aime bien comparer. Quand le gouvernement français a sérieusement commencé à s’inquiéter, le gouvernement anglais me semblait afficher un optimisme arrogant : chez nous, on gère, tout se passera bien. Le décalage de perception a duré trois jours puis ici aussi la panique est arrivée.

Dans l’album Astérix la Transitalique !

Comme vous le savez, je vais régulièrement à Londres pour mon boulot et alors j’ai vu : les restaurants asiatiques complètement vides, des personnes qui portent des masques dans le métro et dans la rue. L’ambiance est déprimante et cela se ressent davantage dans la Capitale si vibrante à son habitude que dans mon village où le vent marin souffle si fort que le coronavirus n’a aucune chance de s’y poser ;-).

Heureusement, l’humour anglais est toujours présent sur les ardoises des pubs :

      

Ouf, nous avions choisi Naples pour les vacances !

Nous avions hésité entre Naples, Florence et Milan ! Heureusement que nous avions envie de soleil et de pizzas ! A l’aéroport en Italie, on nous a pris la température. Au retour en Angleterre, nous avons échappé à la quarantaine puisque nous n’étions pas dans les zones concernées. Il y a quand même quelques Anglais qui nous regardent de travers parce que le mot « Italie » suffit à les stresser.

L’article sur Naples, je l’écrirai mais j’ai l’impression que ce n’est pas pressé ! Tout le monde semble annuler ses prochaines vacances ! Je reçois beaucoup de messages de lectrices qui me demandent si à leur place j’annulerais leur voyage vers telle ou telle destination. Difficile question car chaque cas est différent. Après, il ne faut pas céder à la panique et ne pas tomber dans l’irrationnel : une personne qui me dit annuler son voyage en Angleterre à Pâques et me demande quelle autre destination choisir, c’est déroutant ! Car demain ce sera peut-être l’autre destination qui sera problématique.

Nous concernant, nous n’annulerons pas notre prochain voyage, prévu au Kenya début avril. Notre philosophie est d’espérer jusqu’au bout : espérer que le Kenya ne soit pas sur la black list et que l’Angleterre non plus car sinon, c’est le Kenya qui nous refusera l’entrée ! Notre choix est de ne pas anticiper ce qui ne peut pas être anticiper. Nous nous adapterons. Évidemment, partir c’est une chose, la crainte de la plupart des personnes qui me contactent c’est de devoir  rester en quarantaine au retour. Là encore, nous pensons que si cela nous tombe dessus et bien nous respecterons les règles et nous ferons avec mais nous ne voulons pas changer nos plans pour quelque chose d’incertain.

A l’école anglaise, ça parle virus aussi :

Pendant l’Assembly du mercredi, au retour des congés de février, les enseignants ont interrogé les enfants pour savoir où ils étaient partis en vacances. Au cas où les parents n’auraient pas bien compris les consignes :-). Mais bon, autant être doublement vigilant.

Puis, nous avons eu la réunion parents-profs pour la classe de Ticoeur (que d’éloges avons-nous entendues ! Nous sommes si fiers !).

Bref, le prof de computing se confondait en sorry, sorry, so sorry pour expliquer qu’il n’allait pas nous serrer la main. Ces Anglais si polis qui ont besoin de s’excuser de tout ! Il m’a fait sourire. Le lendemain, dans la presse, il était en effet conseillé de ne plus serrer les mains ; au cours de tennis de Ticoeur, le coach a également expliqué qu’on ne serrait plus la main de son adversaire après le match. Au boulot, nous avons eu la même consigne de ne plus serrer de mains. Ils ont même rajouté que tout autre salut physique devait être banni. Fini les hugs quoi ! Et ils aiment tant les hugs les Anglais !

Sur une note plus légère, Ticoeur a eu sa première boom ! (Ils n’étaient pas 5000 donc l’événement a été maintenu ;-)). Le gros slow de la soirée c’était la musique du dernier James Bond ! La sortie du film a été reportée à novembre à cause du virus mais pas la musique ;-). Moi ce que j’aime le plus c’est le titre bien sûr : No time to die!

Et enfin, il y a eu World Book Day : dans toutes les écoles du UK, un thème est choisi pour parler livres et les enfants se déguisent en suivant le thème. Pour Ticoeur et Titpuce c’était les années 20 à l’honneur. Ces fameuses années folles et insouciantes du siècle dernier ! Nos nouvelles années 20 commencent follement mais dans une autre folie ! Pourvu que la roue tourne !

Après la guerre du Brexit, la guerre du papier toilette !

Nous sortions enfin de la période de tension liée au Brexit pour replonger dans de nouvelles tensions liées au virus. Sur le groupe Facebook de mon village c’est la guerre ! Non plus entre Brexiters et Remainers mais entre personnes qui stockent du papier toilette et celles qui n’en trouvent plus !

Le pire c’est qu’au début, la presse anglaise s’est bien moquée des Australiens qui achetaient du papier toilette par centaines de rouleaux ! Et quelques jours plus tard, aveuglés par l’anxiété, voilà que de nombreux Anglais ont fait de même ! Hier, Papa Voyage est allé faire les courses (je n’attends pas la journée de la femme pour le faire travailler ;-)) et il a en effet constaté qu’il n’y a plus de papier toilette dans les rayons ! C’est fou cet effet irrationnel qui crée des problèmes là où il n’y en a pas ! Résultat : il nous reste 8 rouleaux à la maison. On en reparle dans quelques semaines ;-). Bref, la moitié des p’tits vieux du villages s’énerve sur les autres p’tits vieux du village qui ont stocké le PQ ! Quelle futile zizanie ! Le peuple anglais est décidément très divisé !

Nos sorties pour oublier le virus… ou pas !

Dans cette ambiance virale, je n’ai rien trouvé de mieux que d’aller voir Parasite au cinéma ! Un film très intéressant, aussi bien sur le plan esthétique que pour le déprimant tableau de la société inégalitaire. Cela m’a fait penser au Joker ou aux Misérables. Le thème est dans l’air : la fracture sociale, cet autre virus qui se répand bien dangereusement ! Ce film ne m’a donc pas remonté le moral…

Mais ouf ! Il y a eu le Cirque du Soleil ! Le plus grand rayon de soleil de ces derniers jours ! Alors que les salles de cinéma et de théâtre se vident, le Royal Albert Hall à Londres était plein à craquer (hypothèse : les billets sont si chers que les gens sont venus malgré la peur du virus !). C’était dimanche dernier : une représentation unique du spectacle Luiza du Cirque du soleil sur le thème du Mexique. C’était lumineux, acrobatique, aquatique, musical et si joyeux ! Cela nous a fait un bien fou !

Nous avons également profité de cette escapade à Londres pour manger dans un bon resto indien où habituellement il faut réserver ou attendre une heure mais là, personne ! Ambiance virus ! Dommage pour la salle vide mais on s’est régalé !

Coupés de Paris ou presque !

Cette impression d’être coupée du monde, impression qui m’habitait l’an dernier au début de notre expatriation est revenue à grands pas ! Pourquoi ? Car début de semaine, Flybe a fait faillite ! Le coronavirus a été fatal : plus assez de voyageurs ! Flybe c’est la compagnie aérienne qui nous permettait de garder un lien fort avec nos proches car elle assurait les seules liaisons vers Paris depuis l’aéroport de Southampton. Mon père avait ainsi pu venir nous faire la surprise de sa visite à la dernière minute pour l’anniversaire de Titpuce mi-février. C’est fini les petits voyages improvisés à Paris ! Des amis avaient pris leurs billets pour le pont du 1er mai donc ça tombe à l’eau aussi :-(. A plus grande échelle, les conséquences sanitaires, sociales et économiques du coronavirus sont nombreuses donc je ne vais pas m’attarder sur mes petits problèmes. Après tout, pour rentrer, il nous reste le petit ferry rose de notre village !

Santé !

Enfin, n’oublions pas qu’il n’y a pas que le coronavirus qui tue. Mais une chose est certaine et ne changera pas : le plus important c’est la santé ! Nous sommes vivants ! Alors vivons ! Cheers !

Et vous ? Le coronavirus a changé votre quotidien ou vos plans de voyage ?

 

 

 

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