Aujourd’hui est un double anniversaire assez particulier : cela fait un an que nous vivons dans notre nouvelle maison. Et ce même jour, en mars 2020, alors que nous venions tout juste de finir notre déménagement à 15h, le premier confinement anglais était annoncé à 17h ! C’est dingue quand on y pense ! Un déménagement de justesse !
Je vous refais la petite histoire : puisque nous avions signé pour trois ans d’expatriation en Angleterre, déménager au bout d’un an et demi était une folie. Nous avions longtemps hésité : est-ce que vraiment nous souhaitions passer des jours à refaire les cartons pour « seulement » dix-huit mois ici. Heureusement, nous avons été fous ! Et je ne peux que faire « l’éloge de la folie » car cela nous a toujours réussi dans la vie !
Lorsque nous avons pris la décision insensée de déménager, nous ne savions pas encore ce que l’avenir nous réservait. Or, après un an de pandémie, vivre dans cette maison et avec ce jardin que nous aimons tant a clairement adouci nos longs mois de confinement même si ce n’est évidemment pas la situation dont nous avions rêvé. Nous imaginions recevoir plein de monde, pas vivre de manière recluse… Une vie monastique c’est pas pour moi ! Même… « au nom de la rose » !
Nous rêvions de recevoir plein de monde : de la visite de France, d’Allemagne et puis tout simplement d’inviter des familles anglaises avec lesquelles nous avons sympathisé ici. Vous connaissez la suite : avec la pandémie recevoir des gens n’a pas été possible à part en juillet et en août. Pour recevoir nos familles et amis français ou allemands, il y a eu l’énorme difficulté des déplacements internationaux mais même localement, nous n’avons vu nos voisins qu’une fois en un an ! Et nous n’avons pu recevoir aucune famille de l’école des enfants car s’il y a bien une règle qui me pèse beaucoup ici en Angleterre c’est cette interdiction de voir une autre famille même quand nous ne sommes pas officiellement confinés. Voir une autre famille n’a été autorisé que du 4 juillet au 15 septembre 2020. Sur cette période trop courte, nous avons à peine eu le temps de recevoir quelques personnes de nos familles et deux de mes amis d’enfance et puis nous étions partis en Cornouailles et dans le Val d’Aoste pour nous enivrer de liberté.
Bref, côté invitations, nous comptons bien nous rattraper cette année lorsque ce sera possible et organiser de super barbecue party, tea party et laser game party (ça, c’est à la demande de Ticoeur et Titpuce qui aimeraient enfin fêter leurs anniversaires !). Côté visites internationales, la frontière ouvrira sans doute le 17 mai (cela sera confirmé le 12 avril). Nous avons hâte que les grands-parents puissent venir nous rendre visite ! Pour les conditions d’entrée au UK c’est encore un mystère. A suivre !
Côté réception, c’était donc loupé mais voici toutes les belles choses que nous avons découvertes ici en un an :
- La citadine botaniquement inculte que je suis a appris le nom et les particularités de nombreuses fleurs.
- J’ai toujours adoré le printemps mais avec notre jardin je découvre la joie du feu d’artifice des éclosions ! L’an dernier, tout était une surprise car nous ne savions pas quelles fleurs se trouvaient dans notre jardin. Cette année, nous connaissons le programme d’avance mais nous ne réjouissons des prochains actes !
- Papa Voyage s’est trouvé une passion sans limite pour le jardinage ! Il assure ! Et heureusement car il y a du boulot ! J’ai juste l’impression qu’il collectionne bien trop d’outils et qu’il m’embrouille sur l’utilité de chacun ;-)… Il essaye aussi de partager sa passion avec les enfants… Moi, je prends en photo :-).
- Nous avons planté du muguet pour le premier mai car cela m’a trop manqué l’an dernier. Pas une coutume ici.
- Nous avons géré l’invasion de vilains champignons sur une partie de nos rosiers…
- Nous avons reçu la visite de nombreux animaux et à défaut de voir des humains, cela nous a tenu compagnie : les petits rouge-gorge si curieux, les écureuils furtifs, les renards à la vie nocturne débordante, les daims si timides que seule l’aube rassure, la chouette qui me stressait la nuit et à présent me rassure et me berce, des milliers de coccinelles (je ne sais pas si c’est normal d’en avoir autant mais au moins ça devrait porter bonheur !) et tout plein d’oiseaux aux doux chants printaniers…
- Quand le vent souffle, nous tremblons pour les arbres ; quand il pleut nous tremblons pour notre cave (où se trouve notre stock de vin français, élément essentiel de survie !)
- Nous avons un superbe ciel étoilé au-dessus de nos têtes quand le temps est clair. Notre coin n’est pas éclairé la nuit donc la visibilité est excellente… Nous galérons toujours pour reconnaître les constellations parce que c’est un peu plus difficile que les fleurs, vous ne trouvez pas ? A Paris, le plus beau ciel étoilé que j’ai vu c’était celui du Grand Rex !
- Le matin, nous entendons les mouettes et parfois la corne de brume de lointains navires… J’imagine des expéditions vers le bout du Monde, alors que c’est sans doute juste un bateau qui traverse la Manche avec une cargaison de Camemberts de Normandie !
- Nous maîtrisons la chasse aux souris après avoir gâché pas mal de parmesan !
- J’adore les fenêtres de notre maison. Ce sont des fenêtres typiques anglaises. Cela s’appelle des sash windows : c’est dangereux (on pourrait se coincer les doigts) et pas pratique du tout, ni super isolant mais c’est vraiment joli et cela me donne l’impression de voyager dans le passé du pays…
- La pelouse anglaise est naturellement toute belle et toute verte toute l’année, comme quoi, l’herbe est parfois vraiment plus verte ailleurs :-)…
- Avec notre campervan dans le jardin, parfois, on a pu faire semblant d’être en vacances…
- Je ne sais plus ce que « porter des chaussures » veut dire : ici, il faut absolument des bottes de pluie ou des baskets ! Mes chaussures à talons sont carrément aux oubliettes ! Je ne me mesure donc plus qu’ 1m60 mais cela suffit déjà à me donner le vertige parfois !
- Nous avons de beaux couchers de soleil, depuis la chambre de Titpuce. Et encore mieux : de chez nous, nous pouvons marcher jusqu’à la mer et observer ces couchers de soleil sur « grand écran » !
- Notre maison a une longue histoire. Plusieurs centenaires de mystères et de légendes… De quoi occuper mes pensées confinées ! Par contre, elle n’est clairement pas hantée ! Car nous sommes en Angleterre, pas en Ecosse voyons !
Bref, ce soir, nous ouvrirons une bouteille de Champagne (pas assez d’occasions sinon !!) et nous boirons à la santé de cette première année dans notre vieille maison anglaise… Nous avons hâte d’y vivre la version déconfinée ! Et d’ailleurs, justement à cause la pandémie, nous avons acté que nous restions encore une année de plus en Angleterre (l’année qui vient de s’écouler ne peut pas vraiment compter !!!) donc au lieu de rentrer en août 2021, nous rentrerons en août 2022 (enfin…au plus tôt…). Disons que d’un côté, nous prenons goût à la vie ici mais la situation post-brexit est toujours incertaine et la France nous manque aussi.
Avant de vous laisser, je vous donne d’autres nouvelles rapides d’Angleterre :
Des nouvelles de l’école :
Les enfants sont heureux comme tout d’avoir pu retourner à l’école depuis deux semaines après deux mois d’enseignement à distance. Pour eux, le confinement est clairement moins pesant depuis. Ticoeur a décidé de lancer le journal de l’école (son énergie m’impressionne !). Il a déjà réuni une équipe rédactionnelle, obtenu l’aval du directeur et soudoyé la prof de computing pour qu’elle leur mette à disposition la salle informatique pendant deux récrés par semaine. A suivre !
Et d’autres news en vrac :
- J’ai enfin acheté de nouvelles tasses à café sur internet donc je vais tenter de moins m’énerver contre les politiciens afin de préserver cette nouvelle vaisselle (pas facile !).
- Mon article sur mes conseils de livres d’auteurs britanniques est quasi terminé donc je vise une publication dans une semaine maxi.
- Enfin, je compte les jours jusqu’au 12 avril, jour où nous aurons le droit de voyager en Angleterre (sans hôtel). Nous avons prévu une virée en campervan, dans le nord du Devon.
En attendant, courage à tous, de tout cœur, et vivement des jours meilleurs !