Et non ! Je ne vais pas vous parler de ce joli roman de John Steinbeck mais véritablement de souris et d’hommes ! En commençant l’écriture de ce blog de voyages en septembre 2009 (à la naissance de Ticoeur), je n’aurais jamais imaginé parler souris un jour ! Nous en sommes là ! Il ne se passe tellement rien ici depuis le début de notre troisième confinement anglais, il y a quatre semaines déjà. Quatre très très longues semaines. J’aurais tellement aimé entrer en hibernation et me réveiller au printemps ! Mais voilà, pas possible de dormir tranquillement : la nuit, nous entendons des petits bruits au-dessus de notre chambre, dans les combles. Papa Voyage a donc déplacé la caméra complètement inutile qui surveille l’entrée de notre maison (franchement, si quelqu’un vient je l’embrasse !) et l’a placée dans le grenier avec un gros cube de parmesan ! Et c’est ainsi que nous avons découvert la présence d’une petite souris. Quand j’ai vu la vidéo le lendemain matin, j’étais d’abord remontée contre Papa Voyage qui aurait pu utiliser du cheddar vu le cours du parmesan en Angleterre ! Mais bon, nous savons vous et moi que la paix des ménages est précieuse en cette période de pandémie donc je n’allais pas en faire tout un fromage (sorry !). Pour capturer gentiment la souris, nous commandons sur internet quelque chose qui s’appelle mouse hotel… finalement une sorte de grande boîte transparente avec une porte qui se referme une fois que la souris en franchit le seuil, le tout avec de grandes baies vitrées… Sauf que le problème de ce boutique-hôtel pour souris c’est qu’il n’y a pas de salle de bain et ça, complètement novices en souris, nous n’y avions pas pensé ! Résultat : notre petite souris, complètement stressée de se retrouver confinée (on ne peut que la comprendre !!) a totalement redécoré sa chambre des murs au plafond ! Et comme je soupçonne qu’elle fait une intolérance au lactose ou du moins qu’elle n’a pas l’habitude du parmesan, c’était vraiment pas beau à voir ! Papa Voyage est allé déposer la souris plus très blanche dans un petit bois à 200 mètres de la maison et a géré le room service au karscher. Les bruits recommencent ! Zut, il y en a d’autres ! Cette fois, Papa Voyage connecte la caméra à sa montre et programme une alarme pour savoir quand notre hôte arrive. Ainsi, il se retrouve à devoir se lever au milieu de la nuit pour sortir la souris. Elle ressemble tellement à la première que nous craignons que ce soit la même ! Dans le doute, il préfère choisir un bois plus éloigné que le premier. Pendant ce temps-là, je me demande si raccompagner une souris au milieu de la nuit est véritablement un motif de sortie essentielle :-)… Ce n’est pas dans la liste publiée par le gouvernement mais les hommes politiques ne pensent pas à tout, n’est-ce pas ? Après trois nuits et trois souris, plus rien. Nous pourrions dormir en paix sauf qu’il n’est toujours pas facile de dormir quand on a l’impression d’être faits comme des rats !
L’impression d’être sur une île coupée du monde n’a jamais été aussi grande. Tout est fait pour qu’on n’en sorte pas… On ne voit plus le bout du tunnel ! Que ce soit celui sous la Manche ou celui de notre confinement ! Vous vous souvenez ? Cela devait se terminer le 15 février… Et bien non ! C’était une blague ! C’est reporté au 8 mars au plus tôt. Et notez bien le « au plus tôt ». Cela fait beaucoup de semaines sans école. De longues semaines sans véritables contacts humains… Bref, il faut encore tenir 6 semaines voire plus. C’est pas la fin du monde… mais presque…
Remake de « The End of the F***ing World », by Ticoeur et Titpuce 🙂
Je sais, cela fait déjà pas mal de temps que je vous ai promis une liste de ressources en anglais pour vous aider à entretenir la langue de Shakespeare et j’ai pris beaucoup de retard car vous savez quoi ? J’ai trop de choses à vous recommander ! Alors, j’ai décidé de découper mes coups de cœur anglais en trois parties : séries, films et livres. J’avais déjà partagé avec vous nos idées lecture d’auteurs anglais pour les enfants. Il est temps que je m’occupe des parents !
Voici donc les séries anglaises que je vous recommande afin de découvrir l’Angleterre, son Histoire, ses paysages et pratiquer votre anglais bien sûr ! Car plus vos oreilles entendront la langue, plus vous progresserez ! Donc bien évidemment, il s’agit de regarder ces séries en VO. Si vous le pouvez, le mieux est de rajouter les sous-titres en anglais mais si votre niveau ne vous le permet pas encore, alors OK pour les sous-titres en français. Seule la version doublée est strictement interdite :-)…
Downton Abbey (de Julian Fellows) : entre la beauté de la langue parlée par les acteurs, l’architecture de la demeure, les manières, les paysages et la lumière, cette série est un vrai plaisir à regarder… Bien sûr, cela ne reflète pas la réalité du pays mais une Angleterre aristocrate. Néanmoins, les attitudes, les comportements et les intrigues ont quelque chose de très british que ce soit au sein de la famille Crawley qu’au sein de leurs domestiques. J’adore la grand-mère (Lady Violet) jouée par l’excellente Maggie Smith : elle trouve toujours la réplique parfaite ! Au fil des saisons, je ne me suis jamais lassée de suivre cette famille au fil du temps, à partir du jour où le Titanic a fait naufrage en 1912, jusqu’au 1er janvier 1926. Un petit bémol ? Je n’aime pas le jeu de l’actrice qui tient le rôle de Lady Cora Crawley (la mère) car elle utilise toujours les mêmes postures et les mêmes expressions de visage (au bout de quelques épisodes cela devient un jeu bien monotone, peut-être pour coller au personnage le moins intéressant de la famille ?). Pour la petite histoire, nous n’habitons pas loin du château de Downton Abbey qui se nomme château de Highclere et qui n’est pas du tout dans le Yorkshire comme dit dans la série mais dans le Hampshire où nous vivons. En m’y prenant longtemps à l’avance j’avais obtenu des billets pour le visiter mais nos réservations ont déjà été décalées deux fois à cause du covid… Pour l’instant, nous l’avons donc vu de l’extérieur mais un jour je vous montrerai l’intérieur ! 6 saisons et 52 épisodes (sur Netflix et Amazon).
Comme vous le savez, l’Angleterre est à nouveau en confinement national depuis une semaine, donc moi qui vous racontais l’autre jour en plaisantant que nous sortirions de notre quarantaine juste à temps pour le confinement, c’est exactement ce qui s’est passé ! Que j’aurais aimé avoir tort ! Hélas, comme la plupart des femmes, cela ne m’arrive jamais :-). Et voyez-vous, même quand on voit les choses venir, on a quand même du mal à les avaler ! Entre une désagréable impression de déjà vu et un nouveau grand bain d’incertitude, le moral n’est pas au rendez-vous. Surtout que tonton Boris nous a également fait une sacrée plaisanterie : le dimanche avant la rentrée, il a prié tous les parents d’envoyer les enfants à l’école, car c’était suffisamment safe pour eux et qu’il ne fallait surtout pas les priver d’école même en cas de confinement et malgré une situation sanitaire catastrophique. Donc les enfants de nombreux comtés sont allés à l’école le lundi tout ça pour entendre l’annonce de Bobo le soir-même, nous expliquant que finalement les écoles fermaient !
Chez nous, il n’y avait pas école le lundi car c’était un jour de formation des enseignants. Autant vous dire que ce n’est pas tant la décision de fermer les écoles qui a été mal reçue dans le pays mais l’ascenseur émotionnel créé par tonton Bobo dont l’humour n’a décidément rien d’anglais ! (Cela dit, qu’il n’hésite surtout pas à nous annoncer que le Brexit n’était qu’une blague et que nous retournons illico presto dans l’Union Européenne !). Je clos ici le chapitre de la grande comédie politique et je vous raconte l’incroyable réactivité de notre école. Je vous avais déjà expliqué, lors du premier confinement (relire l’article ici) comme se passait l’école à distance pour Ticoeur et Titpuce. Nous ne sommes vraiment pas à plaindre. Bien au contraire ! Je suis en grande admiration devant le travail et l’énergie de l’équipe enseignante. Je leur suis infiniment reconnaissante. Ils avaient déjà assuré l’an dernier mais cette fois-ci ils ont réussi à faire encore plus fort !
L’école à distance pour Ticoeur et Titpuce :
Quelle réactivité ! Après l’annonce du grand blagueur à 20h le lundi, nous avons reçu un mail du directeur à 22h30 nous indiquant que toute l’équipe allait prendre la journée du mardi pour établir un plan et mettre en place l’épisode 2 de l’école à distance. Il convoque alors tous les parents et enfants à une grande web-conférence le lendemain à 18h.
Quelle communication ! Donc le mardi à 18h nous sommes environ 200 familles connectées en live avec le directeur qui nous redonne une démo de l’outil utilisé pour l’enseignement à distance. Il s’agit, comme la première fois de Google Classroom et Google Meet. Tous les parents écoutent religieusement, avec parfois, comme nous, un petit verre à la main. On ne pensait pas retomber là-dedans (je parle de l’école à distance, pas de notre alcoolisme :-)…)
L’humour anglais : pendant l’Assembly du mercredi matin, le directeur est apparu sur les écrans avec une perruque bleue complètement loufouque et a réussi à décrocher pas mal de rires et sourires… Puis, laissant tomber sa perruque, il a fait un joli discours sur la résilience. Pendant les cours de sport, la prof avait des oreilles de rennes sur la tête ! Vraiment, ce n’est pas grand chose mais ces petites touches d’humour, même insignifiantes c’est du baume au cœur… Si vous êtes prof, n’hésitez pas à tenter l’expérience devant votre classe virtuelle !
S’adapter encore et toujours : La maîtresse de Ticoeur propose une séance de yoga les vendredis matins pour tous les enfants de l’école et même pour les parents qui n’hésitent pas à se joindre à ce moment de zénitude ! En tout cas moi j’ai effectivement suivi la session avec les enfants !
A propos de parents qui suivent les cours, il y a un papa qui a décidé d’écouter toutes les leçons de français pour tenter d’apprendre la langue ! Un futur pote peut-être ! Pour le reste des cours, je vous avais déjà décrit comment cela se passe : les enfants sont en direct avec leur enseignant en vidéo. Ils peuvent également voir leurs camarades de classe avec la vue en mosaïque. Par contre, le travail ne se fait pas sur l’ordinateur mais dans leurs cahiers papier. A la fin de chaque leçon, ils envoient des photos de ce qu’ils ont écrit afin que les maîtresses puissent les corriger. Côté sport, il y avait hockey au programme pour Ticoeur et tennis pour Titpuce. Étrangement, ce programme a été maintenu ce qui donne lieu à des situations plutôt comiques chez les uns et les autres. Surtout quand on sait que quasi tous les Anglais ont un chien : leurs petits amis à poils deviennent fous pendant ces entraînements sportifs à travers les salons des uns et des autres ! Bref, c’est lunaire mais là encore ça a le mérite de nous faire rire !
L’école à distance pour combien de temps ? Pour l’instant, il y a école à distance pour six semaines, jusqu’aux vacances de février. J’espère vraiment que ce ne sera « que » six semaines car nous savons de la dernière fois que cette vie virtuelle est vraiment psychologiquement pesante à la longue 🙁
La mer, la mer et encore la mer !
Heureusement, la mer est toujours là pour nous ! La petite différence c’est que tous les petits chemins qui y mènent sont actuellement extrêmement boueux ! Cela rend nos balades assez épiques !
Mais on ne va évidemment pas s’arrêter à cet obstacle so british! car voir la mer n’a pas de prix !
A cause de toute cette boue, je ne peux d’ailleurs plus courir donc pour remplacer mes séances de footing, je suis en train de réfléchir à me lancer dans la nage hivernale. On peut régulièrement apercevoir un nageur courageux (voir le petit point noir sur la photo ci-dessous). J’étudie la question. Un jour ce sera peut-être moi ! La température de l’eau est actuellement de 9 degrés. A suivre !
A propos de la mer, nous avons eu la surprise de recevoir un trophée pour Ticoeur qui a gagné le prix du Most improved sailor au club de voile. Comme quoi ! Un jour, grâce à Ticoeur nous pourrons peut-être nous évader vers la France à bord d’un Optimist ! On peut toujours rêver ! En attendant, optimistes nous allons rester car tout le reste serait bien trop ennuyeux !
Je fais toujours un petit bilan voyages en fin d’année. Alors forcément, 2020 n’est pas l’année idéale pour ce genre d’exercice mais primo, il y a quand même eu quelques voyages et découvertes, surtout en Angleterre où nous vivons ; secundo, je souhaite vous passer un message qui ne concerne pas nos voyages mais VOUS, mes chères lectrices et lecteurs (si, si ! Je sais que vous êtes là les gars, au fond de la classe !). Je souhaite vous remercier, sincèrement et chaleureusement : merci ! Merci d’avoir été là en 2020. Et ce n’est pas rien !
Vous vous imaginez bien que tenir un blog voyages pendant une pandémie, ce n’est pas l’activité la plus porteuse. Mes « collègues » de la blogosphère voyage ont souvent subi des baisses de trafic d’environ 70% par rapport à 2019 ! Ici, je n’ai eu que 20% de trafic en moins car oui, j’ai certes dû perdre des âmes errantes qui atterrissaient ici par hasard en recherchant une destination sur Google mais j’ai gardé les meilleurs, le cœur de mon lectorat : VOUS qui nous suivez régulièrement, parfois depuis longtemps, qui avez peut-être même l’impression de commencer à nous connaître. Évidemment, avec près de 700 000 visiteurs, dont pas mal de timides, moi j’ai surtout l’impression de connaître celles qui commentent souvent mes articles (oui « celles » car je n’ai pas souvenir d’avoir reçu un commentaire d’un homme en 2020 !). Dans tous les cas, je suis très touchée que vous soyez venus me lire ici malgré une année où j’ai eu beaucoup moins de voyages à partager avec vous… Cela fait du bien de savoir que ce qu’on écrit est lu… Il est vrai que notre vie en Angleterre est un dépaysement en soi. Un dépaysement pour nous et donc peut-être pour vous ?
Ce sont donc sans surprise mes billets quasi hebdo sur notre quotidien en Angleterre qui ont constitué l’essentiel du trafic sur le blog tout au long de l’année (ils sont tous répertoriés ici par ordre chronologique). En plus de cette constante anglaise, il y a eu un pic de trafic cet été sur les destinations françaises que nous connaissons le plus, sur nos expériences du voyage en campervan et sur nos road trips à vélo.
Les années précédentes, je participais également à deux ou trois voyages de presse ou blogtrips. Étonnamment, j’ai reçu pas mal d’invitations cette année (comme quoi !) mais je n’ai pu en honorer aucune car elles étaient toutes en France ! Or, si vous me suivez, vous savez que le plus compliqué pour nous en 2020 était la difficulté pour nous rendre en France ! Entre le confinement qui a duré plus longtemps en Angleterre et la mise en place en août d’une quarantaine de 14 jours pour les personnes rentrant de France, c’était complexe ! D’ailleurs, ce n’est pas le fait de moins voyager, ni le fait d’avoir voyagé moins loin qui m’a pesé l’an dernier (toutes les destinations sont intéressantes et nous avons finalement, relativement pas mal bougé !) mais le fait que mon propre pays ait été (et continue d’être) l’un des plus inaccessibles. Nous pouvions aller ailleurs en Europe mais pas en France… Oui, c’était cela le plus dur. Jamais je n’ai autant eu l’impression d’être expatriée.
Mais revenons sur le positif et nos escapades 2020 qui sont venues ponctuer cette année « inoubliable » :
En février, avant que la pandémie ne s’empare de notre continent, nous sommes retournés à Naples pour une semaine en famille. Une ville si vibrante, si italienne, si pleine de vie ! A la fin de notre séjour, nous avons entendu ce qu’il se passait dans le nord du pays. L’alarme a retenti et résonné depuis la place St Marc et le Vésuve a semblé bien inoffensif à côté…
Pendant le confinement, nous avons usé nos baskets sur les mêmes chemins, encore et encore… Avec une chance inouïe : ici, tous les sentiers, qu’ils traversent la forêt ou suivent les rivières, nous mènent à la mer !
Bref, comme tout le monde, nous connaissons notre coin comme notre poche ! Notre gros voyage de l’année, prévu pour avril a bien sûr été annulé. C’était un voyage au Kenya où nous devions rendre visite à des amis qui y vivaient. Ils sont rentrés en Belgique depuis donc je ne sais pas ce que nous ferons de notre avoir dans le futur… Nous irons au Kenya ou ailleurs… pourquoi pas à Bruxelles pour commencer ! Nous n’avons jamais eu d’idées très arrêtées sur le choix des destinations…
Après le confinement, nous avons pu quitter notre coin et nous aventurer un peu plus loin, toujours en Angleterre. Je sais d’après vos retours que vous avez adoré notre road trip en Cornouilles.
En route vers ce magnifique comté, j’avais également eu un énorme coup de cœur pour le Dartmoor National Park, peu connu des touristes. Un enchantement pour les amoureux de la nature et les randonneurs.
A partir de l’été, nous avons fait beaucoup de voile. C’était un superbe sentiment de liberté. Et la liberté était devenue encore plus précieuse en 2020 !
Il y a également eu de belles retrouvailles avec des amis qui sont venus nous rendre visite en Angleterre, ma belle-famille, et aussi quelques personnes de ma famille. J’ai revu trois fois Stonehenge :-)…
Enfin, à la Toussaint, à la toute dernière minute, nous avons profité de ce qu’ils appellent ici un « travel corridor » pour passer une semaine sur les îles d’Ulysse (Ithaque et Céphalonie… Un jour j’écrirai un article…). Nous y étions comme dans un rêve.
A cette période, notre petit coin d’Angleterre était si safe, le plus sûr du pays même…
Et puis vous connaissez les rebondissements de fin décembre : la nouvelle variante, la situation exponentiellement à la dérive et la décision hier soir d’un nouveau vrai confinement national avec fermeture des écoles (je vous en parlerai davantage dans mon prochain article sur notre vie en Angleterre) car je ne veux pas gâcher ce billet qui se veut plus optimiste.
Je souhaite donc rester sur une note positive : vous redire que pour nous le choix de la destination n’a jamais été un point très important depuis que nous voyageons et heureusement, surtout en 2020. L’essentiel, c’est d’être ensemble avec les yeux grands ouverts sur le Monde, de vivre chaque moment de sa vie comme un voyage, d’apprécier les petites comme les grandes escapades, d’être toujours prêt à improviser et de ne jamais avoir besoin de plus d’une heure pour boucler ses valises car parfois, il faut saisir l’instant ! Voyager c’est vivre, partager, aimer. Parfois, c’est seulement revivre, se souvenir, imaginer et espérer. Nous ne maîtrisons pas ce qu’il sera possible de réaliser en 2021 mais nous le réaliserons !
Tous mes vœux pour cette nouvelle année ! Et parce que je ne suis pas certaine de la tangibilité d’une telle phrase, je finirai par le mot du début, qui lui est 100% vrai : MERCI !
Cela fait huit jours que nous sommes en quarantaine. Il nous en reste encore deux pour la terminer. Ce sera une façon comme une autre de célébrer le changement d’année !
D’ailleurs, pour la petite histoire, en Angleterre, la quarantaine était de 14 jours et elle est passée à 10 jours au moment où nous partions. Un bon timing. On se réjouit de peu ces temps-ci. En Allemagne, nous étions également en quarantaine donc, en tout et pour tout, nous aurons eu une bonne dose ! Nous sommes super entraînés pour le prochain confinement ! Youhou !!
Quelle aventure en tout cas cette fin d’année ! Au début, tout commençait pour le mieux. Après le dernier jour d’école, nous avons attendu cinq jours avant d’aller retrouver Omi et Opa, histoire de réduire le potentiel risque lié à l’école. En Allemagne, nous étions en quarantaine chez mes beaux-parents. Cela ne nous dérangeait pas car finalement les fêtes de fin d’année sont toujours très casanières et mes beaux-parents ont une belle ancienne maison, si typiquement allemande qu’elle est à elle-seule un voyage spatio-temporel. Malgré un froid glacial, il y avait un grand soleil. Nous avons donc pu jouer au Mölkky, ramasser les feuilles mortes, admirer les sapins et parce que nous avons pris à la lettre la recommandation de ne pas passer trop de temps à table, nous avons commencé notre Réveillon, dans le jardin, autour d’un feu de camp. Contrairement à ce que je craignais, Titpuce ne s’est pas trop formalisée sur le fait que nous fêtions Noël avant la date officielle donc la légende du Père Noël aura survécu à l’année Covid ! En choisissant de séjourner avec mes beaux-parents et non en total isolement, nous avions la contrainte de ne pas être autorisés à rester plus de trois jours (c’était la règle dans leur Land). Mais notre périple en valait la peine : voir briller les vraies bougies dans le sapin (le seul vrai sapin selon Titpuce c’est celui de Omi et Opa !), et surtout voir briller les yeux des enfants !
Puis le timing est devenu plus compliqué : rester au maximum des trois jours autorisés en Allemagne tout en arrivant avant le couvre-feu à Paris ! Heureusement, le trafic était fluide sur l’autoroute. Malgré tout, entre les pauses et les nombreux kilomètres, nous avons fini par nous retrouver dans « le bouchon du couvre-feu » ! Nous aurions dû y penser : quand tout le monde vise 20h cela ne passe pas ! Par miracle, nous avons trouvé une place de parking juste devant la résidence de tourisme où nous avions réservé un appartement. Deux minutes avant de nous transformer en citrouilles, nous avons pu faire notre self check-in ! (Au passage, j’apprécie que le self check-in soit devenu une option répandue,… même sans pandémie, c’est drôlement pratique !).
Etant donné les circonstances, nous n’avions prévu de ne rester qu’un jour à Paris. Je n’avais pas vu ma petite sœur, mon petit frère et ma mère depuis bien trop longtemps. Sous une pluie fort désagréable (qui aurait rappelé l’Angleterre à ceux qui ne me lisent pas et croient encore à ce cliché :-)), nous avons pu échanger quelques nouvelles et quelques sourires avec chacun d’eux, séparément, mais j’ai chopé une bonne grosse crève, ce qui n’est pas le truc le plus tendance dernièrement ! Même si ces rencontres ont été super brèves, cela faisait un bien fou de se revoir enfin ! Hélas, l’actualité est venue assombrir le tableau : nouvelle variante du virus en Angleterre et fermeture des frontières ! En quelques heures, nous sommes devenus des pestiférés. La situation devenait catastrophique au UK (et l’est toujours). Des mamans anglaises ont commencé à m’envoyer des messages pour me conseiller de rester en France, que c’était la panique en Angleterre et qu’elles se sentaient comme prise au piège sur leur île. Sans oublier le sujet Brexit qui risquait de mal tourner pour une histoire de poisson ! (C’est vrai que c’est poissonneux ici : le petit pêcheur de notre village nous vend la coquille St Jacques à 50 centimes car ça n’intéresse pas trop les Anglais… Vous voulez une caisse ? Ah non, zut y a de petits soucis logistiques à la frontière… !). La fin de notre journée parisienne ? Nous sommes remontés dans notre van et en prévision d’un no deal, nous nous sommes arrêtés chez notre caviste pour ramener 90 litres de vin (le max autorisé). Il était content le monsieur… Il nous a quand même demandé si nous avions compris que le nombre de convives était limité pour les fêtes ! Nous lui avons expliqué que nous vivions en Angleterre. Il a totalement compati et nous a offert une bouteille de son plus vieux rhum !! Puis, nous sommes passés dans notre propre cave, celle où nous avons entreposé les affaires restées à Paris. Nous avions urgemment besoin des rallonges de matelas des enfants ! Vous savez, nous avons ces lits qui grandissent avec l’enfant… sauf que nous, en parents qui se voilent la face concernant la vitesse de croissance de leur progéniture, nous pensions qu’en deux ou trois ans en Angleterre, nous n’aurions nul besoin des rallonges ! Time flies!
Bref, nous reprenons la route, pour rentrer chez nous, sur notre pauvre île. J’ai demandé à Papa Voyage de passer devant l’Opéra Garnier avant de rejoindre l’autoroute, car ma puce rêvait de le revoir. Nous nous sommes alors retrouvés dans un embouteillage incroyable à cause du Boulevard Haussmann et des Grands Magasins devant lesquels s’entassait une sacrée foule pour voir les vitrines animées ! A part ça, le sport, le ski et la culture, c’est trop dangereux… Mais passons… Évidemment, aucun soucis pour retourner en Angleterre. Le tunnel n’était fermé que dans le sens Douvres -> Calais. Tout le monde est très content que les Anglais ou simili-Anglais veuillent rentrer chez eux ! Nous étions d’ailleurs la seule voiture française. Aucune file d’attente. Au poste de contrôle français, on nous a même souhaité bien du courage ! A défaut de courage, nous avions 90 litres de vin ! En ressortant côté anglais, nous avons vu cette incroyable file d’attente de plusieurs kilomètres de camionneurs coincés devant le tunnel. C’était lunaire !
Depuis ? Nous sommes chez nous, tranquillement en quarantaine. Nous avons fêté Noël à la maison et nous nous apprêtons à fêter le Nouvel An de même. Comme des Robinson Crusoé. Pour Papa Voyage, c’était la première fois qu’il ne passait pas le jour de Noël chez ses parents. C’était émouvant. Moi, j’en ai eu pas mal des Noëls atypiques mais ce serait une longue histoire… En tout cas, comme beaucoup de monde, nous n’oublierons pas Noël 2020. C’est certain. Surtout que Papa Noël Boris, après avoir déclaré qu’il « annulait » Noël à cause de la nouvelle vague (hélas je ne parle ni de cinéma ni de musique !), il a finalement décidé de monter sur son traîneau pour nous apporter un Brexit Deal le 24 au soir ! Franchement ! ça pouvait pas attendre ??? Au point où on en était ! Le mec, il voulait vraiment monopoliser la soirée ! Et là, nous avons bien ri car grâce à ce deal, il n’y aura ni taxe douanière, ni quotas donc… nous avons fait des stocks de vin français pour rien ! Remarquez, pour le prochain confinement…
Le deuxième jour de notre quarantaine, nous avons eu un coup de fil de contrôle des autorités sanitaires. Ils voulaient savoir si nous avions bien compris les enjeux de la quarantaine et surtout si nous savions compter nos jours de quarantaine. Yes Sir! En France et même en Allemagne, on sait compter jusqu’à 10 ! Ils sont drôles ces Anglais ! Mais finalement, la subtilité qu’ils ont partagé avec nous, c’est qu’il faut compter des jours entiers. Ah voilà ! Y avait un trick comme ils disent ! Mais bon, nous on n’est plus à ça près ! Nous sommes les rois de la quarantaine !
Au fait, parce que tout le monde semble parler de tests PCR en France et je reçois pas mal de questions dans ce sens : oui, en théorie on pourrait faire un test pour écourter notre quarantaine MAIS… moi qui vous raconte (trop) souvent les avantages de la vie en Angleterre, je dois sans doute rappeler de temps à autre qu’ici, ce n’est pas le pays le plus social du monde. Loin de là ! En gros, pour le chômage et la sécu, passez votre chemin ! Donc, pour faire gratuitement un test PCR, il faut : être malade !!! Avoir de la fièvre ou une toux continue ! Et sinon, il faut payer très cher ! Dans mon coin, l’option la plus raisonnable en prix c’est 104£ par personne mais à ce tarif, ils nous envoient les kits par courrier ; on doit faire la manip nous-mêmes et renvoyer le kit pour recevoir le résultat vers le 15 janvier car ils sont débordés ! Il paraît que certains médecins dans le privé ont encore quelques créneaux à 400£ par personne. Voilà !
Parlons de cette quarantaine (oui, je sais, mon billet commence à être un peu long mais moi j’ai le temps justement :-)…) : j’en profite pour faire travailler le français aux enfants car Ticoeur et Titpuce ne parlent plus qu’en anglais entre eux !!! So scary! J’ai donc mis ma casquette de prof de conjugaison, grammaire et orthographe… En projet plus amusant, nous avons décidé d’apprendre la guitare (ma petite sœur nous a offert la sienne en cadeau de Noël). Les enfants sont sur le thème d’Harry Potter et moi sur ABBA… Le fossé de générations quoi !
Papa Voyage est comme d’habitude en télétravail donc il doit réussir à bosser dans une certaine cacophonie musicale. A part ça, la quarantaine ne lui change pas trop son quotidien. Moi si, car c’est la première fois depuis que nous vivons ici que je ne vais pas saluer la mer le matin (je devrais survivre : j’étais Parisienne dans une autre vie…!). Je sens le parfum de l’air marin et j’entends parfois la corne de brume des navires mais je ne peux pas voir la mer de notre maison. Par contre, la nature est adorable avec nous. Tous les animaux du coin nous tiennent compagnie. C’est étrange. Comme s’ils savaient que nous étions seuls. Peut-être qu’ils sont eux aussi en manque de contact humain ? Tous les soirs, il y a cette chouette qui hulule. Au début, cela me faisait peur mais à présent, j’ai compris qu’elle était là pour nous transporter dans un conte fantastique. En journée, il y a les écureuils, les faisans, un couple de rouge-gorge (du moins, je suppose qu’ils sont en couple mais je n’ose pas leur poser la question). Tôt le matin, plus rarement, un cerf. Et le soir, alors que les enfants sont au lit et que nous regardons Netflix en buvant notre vin (il faut bien !), un renard passe devant nos fenêtres, déclenchant les lumières dans le jardin et se retrouvant ainsi tel un comédien sur scène qui aurait oublié sa réplique. Enfin, il y a le petit chat des voisins qui ose s’approcher quand il voit Ticoeur et Titpuce. Il doit se souvenir que les enfants lui ont donné du lait tous les jours pendant que ses maîtres étaient en vacances cet été. Je comprends que tant de personnes aient pris un animal de compagnie pour survivre cette année. Je n’en suis pas là mais j’apprécie les petites visites quotidiennes de nos amis.
En dehors de notre bulle, j’ai l’impression que c’est l’apocalypse donc nous sommes pas mal dans notre maison, notre jardin et les animaux. Le mimosa est en fleurs et il est magnifique ! Dans deux jours ce sera la nouvelle année. J’appréhende les prochains mois. Même si je doute fort que la nouvelle variante du virus soit une spécialité uniquement anglaise, il me semble clair que nous allons être isolés un bout de temps sur notre île !
Dans deux jours, ce sera la nouvelle année. Mais mon article est suffisamment long comme ça. Je ne me sens plus d’écrire un petit bilan de 2020. Dans quelques jours je m’y collerai, peut-être, histoire de précieusement conserver une trace des échappées, des parenthèses, des bons moments, les seuls qu’il faudra retenir…
Dans deux jours, ce sera la nouvelle année. Et la seule certitude que j’ai, c’est que nous aurons fini notre quarantaine.