Il y a 25 ans je rêvais de partir en Australie. Un rêve d’adolescente qui pensait que tout était possible surtout si on était à l’autre bout du monde. J’avais adoré regarder Le Péril Jeune avec Romain Duris et dans ce film il est question de tout plaquer pour aller élever des autruches en Australie. L’élevage d’autruches ne m’a jamais tentée 😉 mais cette idée d’un nouveau départ, loin de tout me séduisait énormément, surtout quand j’y pensais en écoutant quelques musiques des Pixies. (Si vous n’arrivez pas à suivre c’est que vous êtes trop jeunes ;-)).
Pourquoi l’Australie ? Pour ses paysages sauvages et ses grands espaces. Je connaissais parfaitement la géographie du pays et je pouvais en dessiner les contours les yeux fermés. Une passion.
Je me suis longtemps accrochée à ce rêve comme on peut le faire quand on a 16 ans… Cela a longtemps été dans un coin de ma tête comme un rêve que j’allais réaliser quoi qu’il arrive.
Et pourtant, le temps a passé et j’avoue que mon rêve australien je l’ai laissé de côté. Pourquoi ?
Parce qu’il me rappelait l’adolescence et que c’est une période ambigüe avec pas que des bons moments
Parce qu’il me rappelait des personnes que je ne vois plus du tout, des amis de lycée qui ont brutalement coupé les ponts.
Parce qu’on est pris par le tourbillon de la vie active qui au quotidien laisse trop peu de place à la rêverie…
Parce qu’au fur et à mesure je me suis dit que j’avais trop longtemps idéalisé l’Australie et que je serais déçue si j’y allais.
Oui la peur de la déception est devenue immense. Je me suis dit que l’Australie c’était sans doute bien mais pas exceptionnel et sans doute pas à la hauteur de ce que j’avais rêvé…
Enfin, comme j’étais avant tout attirée par les grands espaces sauvages je suis d’abord allée dans l’ouest américain (à 17 ans, en colo) et j’ai beaucoup aimé. Par la suite je suis souvent retournée aux Etats-Unis où j’ai même vécu et le rêve australien s’est peu à peu éloigné pour laisser place au rêve américain qui avait l’avantage d’être devenu réalité même si des Etats-Unis il y a de nombreuses facettes qui je n’aime pas.
Le temps a passé… J’ai continué de faire un peu de boomerang à Bagatelle : et oui, y a pas que dans Le Dîner de Cons qu’il y a des gens qui font du boomerang et franchement je vois pas ce qu’il y a d’idiot là-dedans… C’est sportif, c’est pas évident et c’est beau un boomerang quand ça revient… Mais au fil des ans ma collection de boomerangs s’est recouverte de poussière.
Après mes 30 ans je crois que je n’avais même plus envie d’aller en Australie. Il y a tant d’autres pays à découvrir, moins loin, moins chers et tout aussi intéressants. Je ne doutais pas des attraits de l’Australie mais je n’y voyais plus rien d’exceptionnel. Le rêve s’était terni.
Après mes 40 ans (l’an dernier), c’était différent. On regarde davantage en arrière à 40 ans, plus sereinement surtout et on a terriblement envie de se limiter à l’essentiel. Or une des choses qui m’est apparue comme absolument essentielle était de ne pas mettre mes rêves d’enfant ou d’adolescente au placard. Je voulais être journaliste reporter pour écrire et voyager, je voulais écrire des romans et je voulais aller en Australie. Je vais donner plus de place à ces envies (c’est aussi pour ça que j’aime tenir ce blog, pour l’écriture). Donc mon rêve australien a ressurgi quand nous avons décidé de partir en Tour du Monde avec les enfants. Je me suis dit que j’allais pouvoir réaliser mon rêve mais sans les nostalgies du passé, juste avec un nouveau regard, et surtout avec ceux que j’aime. C’est ainsi que l’Australie a atterri sur la liste des pays à voir absolument cette année.
Je ne savais pas à quoi m’attendre. Allais-je être déçue après tant d’années ? Finalement, pour ne pas risquer la déception je me suis juste dit : allez, on va voir à quoi ça ressemble ! Sans exigence, sans souhait précis, sans espérance. Et puis ça m’a saisie, soudain, sans crier gare : j’ai été émue, terriblement émue quand je suis descendue de l’avion à Perth, sous un grand soleil. Je n’avais encore rien visité du pays mais j’ai compris que la réalisation de mon rêve avait plus d’importance que je ne l’aurais cru ces dernières années.
Nous avons visité un bout de l’ouest australien et j’ai flotté comme dans un rêve. Dans MON rêve. Les plages de sable blanc, les oiseaux tropicaux qui volent tous les jours au-dessus de nos têtes, le grand ciel bleu, les espaces immenses, la tranquillité, l’art aborigène, les clichés aussi : les kangourous, les koalas… Tout était magique ! Pour moi. Par rapport à mon histoire sans doute. Et tout était plus beau que je ne l’aurais cru. Comme quoi ! Après 10 jours en Australie occidentale, nous avons parcouru très peu du pays mais j’étais déjà tombée amoureuse. J’ai même acheté un boomerang que j’ai très envie de faire voler dans le Centre Rouge, à Uluru. C’était beau la Nouvelle-Zélande, très beau même mais j’avais envie de revenir ici, en Australie. L’amour pour une destination c’est pas juste une question d’attrait touristique ; c’est également lié à des histoires personnelles, à des émotions. L’Australie sauvage, dépaysante, différente et immense. L’Australie et moi on avait pris rendez-vous depuis bien trop longtemps. Nous y revoilà donc, pour de belles semaines entre Sydney et Adélaïde puis entre Adélaïde et Darwin… Beaucoup de kilomètres en perspective, beaucoup d’espace à appréhender et surtout : la continuation d’un rêve !
« Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. » Antoine de Saint-Exupéry
Ma première baignade dans la baie de Sydney
Sur Manly Beach (plage de surfeurs – c’est pas pour moi le surf par contre !).
Vous prévoyez un jour ou l’autre un voyage en Nouvelle-Zélande ? Que ce soit en famille, à deux ou en solo, voici un petit guide en 20 points qui j’espère vous aidera à survivre au pays des Kiwis. Allez, je vous rassure, c’est pas bien difficile ! Et puis si ce pays, hélas trop loin n’est pas sur votre to-do list, voici un petit aperçu de ce à quoi ressemblent des vacances en Nouvelle-Zélande :
De ton anti-moustiques tu abuseras :
Je commence par le vrai fléau du pays : les sand flies! C’est vraiment l’horreur ! Elles sont partout ces petites mouches qui piquent et après ça démange terriblement et longtemps. Alors rien de grave bien sûr et aucun danger pour la santé mais ça vous gâche certains moments, surtout si comme Titpuce et moi-même vous êtes des cibles privilégiées. Bref, tous les jours, aspergez-vous d’anti-moustiques. Prévoyez aussi une crème apaisante. Bien sûr, vous trouverez tout ce qu’il faut sur place.
A gauche tu conduiras :
Franchement c’est pas bien compliqué (dixit mon chéri parce que moi j’ai pas conduit) mais il faut rester vigilant. En plus, les routes sont parfois étroites, sinueuses et non bitumées. Quand on est deux c’est plus simple : je regardais toujours la route et deux fois j’ai pu alerter « Papa Voyage » car il était sur la mauvaise file ! Pour moi c’est assez simple de ne pas me tromper car comme je ne conduis quasi jamais, je n’ai pas d’automatismes ;-).
Ta polaire tu emmèneras :
Alors je sais pas vous mais moi j’avais pas compris que la Nouvelle-Zélande avait un climat plus proche des pays nordiques que de la Méditerranée (j’exagère un peu je l’admets)… Au final, on n’a pas manqué de soleil (nous avons eu 25 jours ensoleillés, 3 jours de pluie et 2 jours de gris) mais dans l’île du sud nous avons eu parfois un peu froid, surtout la nuit. Bon là, ça dépend de votre hébergement. Nous étions en campervan, sans chauffage (c’était supportable quand même sinon nous serions allés dans des campings pour brancher un petit chauffage dans le van). Donc prenez polaires et coupe-vent pour toute la famille et si vous louez un campervan, vérifiez bien que le loueur n’a pas oublié de vous donner les couettes !
Si je devais comparer à d’autres destinations, je dirais que dans l’île du sud j’ai eu l’impression de passer un été en Norvège. Dans le nord, il faisait meilleur, on a pu s’habiller en short. Je vous rappelle que nous y étions pendant l’été là-bas donc ce serait encore plus froid en hiver.
Te baigner dans l’eau froide tu devras :
Là encore, je nuancerais. Dans l’île du Nord je me suis baignée sans soucis. L’eau était je dirais à 18-19°C et le reste de la famille trouvait déjà ça trop froid pour une baignade. Dans le sud, je me suis baignée à Abel Tasman mais plus au sud c’était impossible. Nous avons quand même vu une poignée de personnes courageuses qui se baignaient dans les Catlins (c’est tout au sud) pour nager avec des dauphins Hector. Enfin, concernant les magnifiques lacs, là c’était totalement inenvisageable. Pour vous donner une idée, je crois que le lac Wanaka est à 10°C. Pourtant les eaux très limpides des lacs sont très tentantes !
Tes classiques tu réviseras :
Là je veux essentiellement parler du Seigneurs du Anneaux et du Hobbit parce que de nombreuses scènes de ces films sont tournées en Nouvelle-Zélande. Pour moi qui ne connaîs pas bien ces classiques, aucun lieu ne me rappelait quelque chose mais à vrai dire les endroits sont juste très beaux. Point. Film ou pas film. J’avais juste l’impression d’être entourée de fans (dont fait partie mon chéri) et de ne pas partager les mêmes références qu’eux. Bon allez, à notre retour à Paris, je regarde à nouveaux ces films.
A ton confort tu renonceras (valable pour les courageux campeurs !) :
Là je pourrais écrire longuement sur le sujet et d’ailleurs je le ferai prochainement car quand on loue un campervan il faut réaliser qu’on va dormir « sous les étoiles » et pas dans un 5 étoiles ;-). Ça a ses avantages et ses inconvénients !
Le prix de l’essence tu observeras :
Tout d’abord il faut savoir que l’essence devient de plus en plus chère au fur et à mesure qu’on va dans le sud. Aussi, dans une même ville les écarts de prix peuvent être énormes. Or les prix ne sont pas affichés en grand donc il faut vraiment s’approcher de chaque station pour comparer. Enfin, pensez à garder vos tickets de caisse de supermarchés car ils offrent souvent des réductions sur l’essence. En tout nous avons parcouru un peu plus de 4000 kilomètres donc l’essence on y fait attention !
Les accès à internet tu chériras :
Nous avons été étonnés de voir que le pays n’était pas si bien connecté, surtout après notre expérience très positive en Australie on s’attendait à la même qualité côté internet. Au final, le wifi est rare par rapport à beaucoup de pays et il est souvent limité (en débit ou en temps). Les forfaits téléphoniques sont assez chers (j’ai juste prix un forfait 2Go pour 25$). Cela m’a suffit pour rapidement vérifier mes mails et poster sur les réseaux sociaux pendant un mois. Par contre, pour tenir le blog, pour lire des sites web, pour réserver nos avions, pour communiquer via Skype c’était insuffisant donc nous avons passé du temps dans les bibliothèques du pays où le wifi est presque toujours gratuit et illimité avec un accès aux prises pour recharger notre ordinateur. Il existe aussi des cabines de l’opérateur Spark qui offrent une connexion Wifi aux clients Spark mais je trouvais leur forfait trop cher et puis les cabines c’est pas toujours pratique avec les enfants : il faut s’organiser et repérer des bornes proches des aires de jeux. Nous avons préféré le confort des bibliothèques. Par contre, comme elles sont fermées le samedi après-midi et le dimanche notre plan B c’était de trouver un joli petit café avec wifi offert.
Ton anglais tu réviseras (et l’humour qui va avec) :
En Nouvelle-Zélande, c’est l’occasion de pratiquer l’anglais. Nous n’avons pas croisé de Kiwis qui parlaient une autre langue. Côté accent c’était facile de les comprendre. Ticoeur et Titpuce ont progressé eux aussi surtout grâce à nos passages dans les bibliothèques (ils ont assisté à des lectures pour enfants).
Et côté humour on a trouvé que les Kiwis n’en manquaient pas, que ce soit dans les vidéos de présentation dans l’avion, sur leurs affiches « world-famous…in New-Zealand » ou encore sur quelques pancartes amusantes :
D’endroits kid friendly tu abuseras (conseil spécial familles) :
Les aires de jeux : il y en a partout. Les meilleures selon Ticoeur et Titpuce sont à Wanaka, Christchurch et Invercargill.
Les musées : les préférés des enfants sont le Te Papa à Wellington et le Puzzling World à Wanaka. Ils ont également aimé le musée des Settlers à Dunedin et le Canterbury museum à Christchurch
Les cafés : nous avons trouvé de jolis cafés avec des coins jeux pour les enfants.
Les bibliothèques : toujours un coin jeux et livres, parfois avec des tipis, des jouets, des peluches. Egalement des ateliers de lectures pour les enfants ou des ateliers de travaux manuels.
La nature tu vénèreras :
En même temps, si tu as choisi de venir en Nouvelle-Zélande je suis certaine que tu adores la nature. D’ailleurs, nous avons croisé beaucoup de touristes (c’était la haute saison) et j’ai trouvé que tout le monde était très respectueux de l’environnement. Les Kiwis le sont aussi bien évidemment. Ils pouponnent leur pays et c’est appréciable. Pour découvrir cette nature, les Néo-Zélandais ont vraiment bien aménagé les espaces, surtout pour les petites « walks » : il y a toujours un chemin en bois, des plate-formes d’observation, des panneaux d’information. On peut vraiment se balader en sécurité. Les « i-sites » regorgent d’informations utiles, de brochures, de supports d’information.
A allumer un fende camp tu apprendras :
Cela s’adresse plus particulièrement aux campeurs. Il y a vraiment l’occasion de faire quelques feux de camps. C’est sympa avec les enfants et en plus ça réchauffe ! Alors entraînez-vous avant de partir ! Attention : bien sûr, il s’agit de se lancer dans un feu de camp uniquement dans les endroits où vous verrez clairement que c’est autorisé (il y a des emplacements dédiés dans certains campings DOC). Demandez aux rangers si vous avez un doute !
D’honnêteté tu redoubleras :
Les Kiwis nous ont semblé très honnêtes et ils attendent la même chose des touristes. J’ai eu l’impression que ça fonctionnait bien d’ailleurs. Ainsi, en arrivant dans un camping, parfois il n’y a personne mais on trouve une honesty box pour payer. De même, au bord des routes on voit souvent des petits étals avec des fruits et légumes ou des œufs et il suffit de se servir et de déposer l’argent dans une honesty box. On a aimé le concept !
Aux bières locales tu goûteras :
Nous avons été épatés par les bonnes bières produites localement. En plus, c’est très sympa car tous les pubs proposent de tester toutes les bières dans un petit verre de dégustation afin de nous aider à choisir. Voici des adresses que nous avons aimées :
Goldings Free Dive à Wellington (la bière la plus originale que j’ai goûtée – top ambiance et déco).
The Golden Bear Brewing Company à Mapua (pour sa terrasse au soleil).
Point Café & Bar à Kaka Point (la bière la moins chère qu’on ait eu et ambiance très locale)
Speight’s Ale House à Timaru (joli bâtiment, très bonne ambiance).
La différence entre un manchot et un pingouin tu apprendras :
Pour les anglo-saxons, tout s’appelle « penguin» mais les adorables animaux que vous croiserez en Nouvelle-Zélande sont des manchots, que ce soit le manchot à œil jaune (yellow eyed penguin) ou le manchot bleu (blue penguin). Je vous laisse relire les différences dans vos livres. Pour nous c’était l’occasion d’un petit cours de sciences naturelles pour les enfants.
Le bon goût du camembert tu oublieras :
Bon là je fais ma Française râleuse. Pourtant je ne suis pas du genre à vouloir retrouver à l’autre bout du monde les bonnes choses de chez nous et j’adore découvrir les spécialités locales mais en Nouvelle-Zélande on trouve beaucoup de camembert et de brie au supermarché (en Australie aussi d’ailleurs) sauf que ça n’a rien à voir avec du camembert et du brie donc ça m’a un peu énervée qu’ils osent utiliser le nom ;-). Globalement c’était pas la joie les courses au pays des Kiwis mais voilà une petite liste de ce que nous avons quand même aimé au supermarché :
Les céréales : Je vous recommande le mélange « noix de cajou-miel et avoine » de la marque Sanitarium.
Grand choix de fruits secs au détail
La viande (bon marché et bien tendre) surtout l’agneau et le bœuf.
Les tomates, les haricots verts et les brocolis (par contre côté fruit c’était fade et cher à part les pommes).
Les chips « made in New Zealand » : je vous recommande celles au romarin de la marque « Proper ».
Ouf ! Il y avait des produits Barilla au rayon pâtes 😉
Les produits d’hygiène (shampoing, crème solaire, etc) sont bien moins chers qu’en Europe.
Le vin est top ! Nous avons pas mal testé de vins locaux et nous avons eu de belles surprises.
On peut vraiment voyager de manière plus ou moins « roots ». Pour nous, c’était dans un campervan tout simple, en faisant la cuisine et en choisissant très peu d’activités payantes. Nous avons dépensé 140€ par jour à 4 (campervan : 70€ / essence : 20€ / repas : 30€ / activités : 5€ /campings : 15€). Il est possible de dépenser moins en dormant uniquement sur des sites autorisés et gratuits ou en louant un campervan encore plus petit (ce que je ne recommande pas en famille). Il est possible de dépenser bien plus aussi, en louant un camping-car de grand confort, en mangeant au restaurant et en s’offrant de nombreuses activités un peu folles (tours en hélicoptères, eco-tours, sports à sensations etc).
Du temps tu prendras :
C’est peut-être le point le plus difficile. En un mois, il a fallu faire des choix. On serait bien restés deux semaines de plus : une pour explorer le nord de l’île du nord et une autre pour explorer la côte au-dessus de Christchurch. En même temps, nous avons croisé de nombreux Européens qui venaient juste pour deux semaines car pas tout le monde est en congé sabbatique ;-). Bref, on fait comme on peut mais il faut réaliser quand même que la Nouvelle-Zélande c’est à l’autre bout de la planète, avec 12h de décalage horaire !
Dans ce pays tu reviendras !
Pour nous ce sera une petite semaine en mai car notre vol pour l’Argentine part d’Auckland !
Alors ? Quelles seraient vos chances de survie au pays des Kiwis ?
Je continue dans ma lancée et après vous avoir parlé de notre itinéraire en Nouvelle-Zélande dans l’île du nord, voici le récap’ de notre road trip en famille dans l’île du sud. Nous y avons passé 20 jours, toujours dans notre campervan. Certaines journées ont été un peu fraîches, et donc certaines nuits aussi. C’est que plus on descend vers le sud, plus on se rapproche dangereusement de l’Antarctique !
Ce que j’ai en tête après 20 jours dans l’île du sud ? Des paysages fabuleux – j’ai particulièrement aimé tous les lacs rencontrés sur notre chemin et puis les animaux bien sûr ! Des animaux que je n’avais encore jamais vus (à part au zoo, mais ça compte pas hein…): c’était top pour les enfants bien sûr. Plutôt magique de se retrouver nez à nez avec des otaries, des manchots, des lions de mer, des albatros. L’école de la vie !
Voici en détail notre itinéraire jour après jour ainsi que nos coups de coeur et ceux des enfants. Grosso modo, nous avons tourné dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Jour 1 : Traversée entre l’île du nord et le sud : la dernière partie de la traversée est superbe. On passe par le Queen Charlotte Sound ; les paysages sont de toute beauté.
Nuit au Smith Farm Holiday Park. Très sympa car les enfants ont pu donner à manger aux animaux de la ferme. Super accueil avec de délicieux muffins (40$ pour nous 4).
Jour 2 : Baie de Nelson : on prend la route en longeant le Queen Charlotte Sound ; puis on s’arrête à la rivière Pelorus (encore un lieu de tournage du Seigneur des Anneaux) : quelle couleur ! Baignade à Rabbit Island.
Nuit au Mc Kee Mémorial Reserve en bord de mer (12$ pour nous 4).
Jour 3 :Abel Tasman National Park❤ : pour découvrir ce parc national situé en bord de mer, nous avons opté pour une croisière en bateau-taxi (Abel Tasman Sea Shuttle) avec des arrêts tout au long de la côte. Nous avons croisé nos premières otaries (pas les dernières !). Nous sommes descendus sur Anchorage Beach où nous avons fait une petite balade en forêt avant de remonter à bord du bateau-taxi pour rentrer. Sur cette plage, j’ai pris mon dernier bain néo-zélandais – après ça, nous étions trop au sud et l’eau bien trop froide.
Nuit sur une plage à Golden Bay (site autorisé, très calme et gratuit)
Jour 4 :Farewell Spit❤ : on a adoré ! Regardez sur la carte, c’est le bout du monde ! C’est l’extrémité nord-ouest de l’île du sud. Nous étions seuls sur cette plage. Nous avons dévalé les dunes en riant avec les enfants. Nous y avons encore croisé des otaries. Ticoeur a trouvé que le gros rocher planté dans la mer ressemblait à la carte de l’Australie. C’est vrai non ? Un endroit magique.
Dans trois jours nous quitterons la Nouvelle-Zélande. Nous y aurons passé un mois. Un mois que nous avons découpé ainsi : 10 jours dans l’île du nord et 20 jours dans l’île du sud.
Il était donc temps que je vous parle de ce que nous avons vu dans l’île du nord en vous indiquant mes coups de coeur et aussi ce qui a plu aux enfants.
Jour 1 : Auckland : arrivée le soir – nuit à l’auberge de jeunesse YHA Auckland City (bien, propre et économique – chambre triple).
Jour 2 :Auckland : récupération de notre camperan. Je vous présente donc notre compagnon de voyage pour notre road trip néo-zélandais !
Nuit au Whangapoua Car Park, au bord de la mer (site autorisé, très calme et gratuit).
Jour 3 :Coramandeldécouverte des superbes paysages de la péninsule de Coramandel ❤ où nous avons également goûté aux célèbres moules géantes de la région.
Nuit sur le parking de Cathedral Cove. C’est pratique pour visiter les lieux le lendemain sans la foule et c’est gratuit ; par contre ce n’est pas agréable (juste un parking avec beaucoup de campervans).
Jour 4 :Coramandel : balade vers Cathedral Cove, un très bel arc sur la mer, endroit où ont été tournées des scènes du film Narnia. Puis nous sommes allés creuser notre trou sur la plage de Hot Water Beach. C’est amusant ! Il y a vraiment beaucoup de monde qui a marée basse vient à cet endroit car si on creuse un peu dans le sable on trouve de l’eau à 60 °C et lorsque cette eau se mixe avec l’eau de mer apportée par les vagues on peut se faire un agréable bain à 40°C environ. Toute la difficulté est de régler la température de nos hotpools ! On s’est aussi baigné aussi dans la partie fraîche de l’océan. L’eau était à peu près à 19 ou 20 degrés je dirais.
Nuit au McLaren Falls park ❤ : un site payant (25$ pour nous 4 – douches chaudes incluses) mais vraiment un top endroit ! Le cadre est magnifique. Le parc est grand, très vert et vallonné. De plus, à la nuit tombée on peut aller faire une petite balade dans la forêt (30 minutes) pour y découvrir les « glowing worms » (vers luisants) : on se serait cru dans une foret enchantée !
Jour 5 :Hobbiton : près de Matamata, nous avons visité les décors qui ont servi au tournage du Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Au départ c’était surtout pour faire plaisir à « Papa Voyage » car personnellement je ne suis pas une grande fan. Cela dit, je doit admettre que le village des Hobbits est très mignon et comme l’ont dit Ticoeur et Titpuce on se serait cru chez les 7 nains ! La visite est un peu chère mais très pro et les guides très sympas. Pendant le tour on apprend de nombreuses anecdotes et des détails insolites concernant le tournage du film. En plus, nous avons eu le temps idéal pour apprécier le cadre de ce village imaginaire où chaque détail a été pensé minutieusement. Tous les détails sur le site d’Hobbiton. Le soir-même, Papa Voyage a décidé de montrer aux enfants le dessin animé des Hobbits pour qu’ils ne confondent pas leurs classiques ;-).
Nous avons fini la journée aux hotpools de Waikite ❤ où nous avons passé la nuit (un peu cher : 66$ mais cela inclut nos entrées aux hotpools).
Jour 6 :Roturoa : c’est la zone géothermale et géothermique de l’île du nord. On y voit de belles curiosités naturelles comme des geysers, des sources de soufre, des piscines de cyanure ou encore des rivières qui fument tant la température de l’eau est élevée. Parmi les nombreux sites à découvrir, nous avons choisi de voir Wai-o-tapu (balade de 2h environ) et Orakei ❤ (1h30 environ). Egalement à Roturoa nous nous avons longuement marché dans la magnifique forêt des grands arbres rouges (Redwood Forest ❤). Enfin, en quittant la région, nous nous sommes arrêtés aux très belles Huka Falls.
Nuit au bord du lac Taupo (site autorisé, très calme et gratuit)… ❤
Jour 7 :Le Tongariro National Parc. Là-bas, la rando la plus célèbre est le Tongariro Alpine Crossing (environ 6h30 de marche). Ticoeur nous a montré en Birmanie qu’il était capable de marcher une telle distance donc nous avions envisagé de nous lancer dans cette randonnée (en portant Titpuce) mais la météo n’a pas été avec nous pour une fois. Cela a été notre seule journée de grisaille pendant nos dix jours dans l’île du nord. Bref, nous avons juste opté pour la « petite rando » de 2h qui nous a conduit à la cascade Taranaki avec vue sur les sommets alentours. Les décors de ce parc national sont également présents dans le Seigneurs des Anneaux.
Nuit au Dudding Lake (20$ pour nous 4 avec douches, cuisine et jeux pour les enfants).
Jour 8 :journée tranquille ! Et oui ça nous arrive ;-). Direction la bibliothèque où les enfants adorent le coin jeux et les livres junior. Pendant ce temps-là, les parents ont internet gratuit ! En Nouvelle-Zélande les bibliothèques sont vraiment les amies des voyageurs étant donné la difficulté à trouver du wifi gratuit ou peu cher dans le pays. En fin de journée, nous sommes allés au Queen Elizabeth Park dans les environs de Wellington, pour nous balader sur les grandes plages.
Nuit à la ferme Battle Hill Farm Park (calme, sympa et seulement 15$ pour nous 4 – on a pu faire un feu de camp).
Jour 9 : Visite du Musée Te Papa à Wellington de l’ouverture à la fermeture (musée gratuit) ! Une collection variée sur la Nouvelle-Zélande, l’art Maori, les animaux, l’époque victorienne… Tout est très bien mis en valeur. Nous avons bien aimé le calamar géant et le film 3D qui va avec. Les enfants ont passé beaucoup de temps dans les différentes aires dédiées aux petits.
Nuit au Ocean View Car Park (site autorisé et gratuit par contre il y a foule ! C’était pas très agréable mais bon, il y a peu de choix près de Wellington – heureusement il y avait la vue sur l’océan !).
Jour 10 :Wellington : balade dans le centre puis nous sommes allés à l’expo Dreamworks (qui se trouve aussi au Te Papa. On s’en lasse pas !) – l’expo est présente jusqu’au 28 mars 2016 (petite expo mais sympa pour les fans). Départ en ferry pour l’île du sud. A suivre !
Les endroits avec le petit coeur sont ceux que j’ai préférés. Si on interrogeait les enfants voici quel serait leur top 3 dans l’île du nord :
Creuser le trou sur la plage de Hot Water Beach pour trouver la source d’eau chaude.
Hobbiton
Le musée Te Papa à Wellington
NZ : l’île du nord on Roadtrippers
En conclusion que dire ? C'était très très beau. La végétation m'a particulièrement plu. Les balades en forêt sont superbes et parfois on se croirait dans la jungle alors que nous ne sommes pas du tout dans un environnement tropical. Les fougères sont omniprésentes. Pas étonnant que ce soit le symbole du pays. Côté météo, on était quasiment toujours en short et on a pu se baigner plusieurs fois (dans l'île du sud, c'est une autre histoire... Je vous raconterai...). Aussi, comme tout le monde semble dire que le sud est encore plus beau, nous avons dédié 1/3 de notre temps à l'île du nord. Je vous en dirai plus quand j'aborderai le sud mais pour moi la différence de beauté nord/sud n'est pas si évidente... Du coup, 10 jours c'était peu et comme nous repasserons par Auckland en mai, ce sera l'occasion de consacrer encore une petite semaine à l'île du nord !
Et vous ? Envie de découvrir la Nouvelle-Zélande ? Pas seulement à cause du Seigneur des Anneaux j'espère ;-). Et pour ceux qui connaissent déjà : vous ne trouvez pas que le nord est tout aussi beau et intéressant que le sud ?
Les angoisses cela ne s’explique pas.
Les peurs ont rarement de fondements rationnels sinon il serait bien trop facile de les vaincre.
Certains ont peur des araignées, des serpents, de l’avion (je connais le problème !), de l’ascenseur, ou pire du lendemain… Mais aucune de ces peurs n’est ridicule même si elle en a l’air. Elles sont toutes sérieuses car elles sont personnelles et traduisent bien souvent la complexité de nos personnalités, de nos histoires, de nos émotions.
Donc certains trouveront ma peur du Pacifique bien stupide ou futile mais finalement les adjectifs n’ont aucune importance : ma peur est là et son existence perturbe la mienne.
Faire face à ses peurs semble une thérapie raisonnable. Alors j’ai décidé de vous en parler aujourd’hui pour extérioriser, peut-être exorciser la vilaine.
Suis-je la seule à avoir cette peur de traverser l’Océan Pacifique ? Je n’ai jamais entendu personne parler de cette angoisse. En même temps, rares seraient les occasions pour en discuter autour d’une tasse de thé. Ou y-a-t-il d’autres âmes tourmentées embarquées dans la même galère que moi ? Cela dit, avoir peur du Pacifique ou d’autre chose finalement c’est souvent similaire. Les mécanismes sont les mêmes : vous avez peut-être peur des chenilles (la personne concernée se reconnaîtra ;-)) et moi du Pacifique mais je suis certaine que nous avons quelques points en commun et que nous pourrons nous comprendre.
Me confronter à ma peur. Ne pas l’ignorer. En 2007 déjà, nous sommes partis pour un Tour du Monde à l’occasion de notre voyage de noces et là j’ai fui : je parle toujours de « tour du monde » mais en vrai nous avons réalisé un aller-retour entre Paris et Mexico City puis un autre aller-retour entre Paris et Shanghai. On aurait pourtant pu passer du Mexique à la Chine… En traversant le Pacifique ! Alors oui, j’ai facilement pu prétexter que c’était moins cher de faire escale à Paris (et c’est pas faux) et que c’était sympa de fêter le Nouvel An à Paris entre deux avions (là en fait c’est un peu étrange comme sensation… Rentrer pour quelques heures… On se sent là sans y être). Bref, des arguments j’en avais mais la vraie raison c’est que le Pacifique je voulais pas le traverser. No way.
Quelques années plus tard nous revoilà : j’annonce d’emblée un Tour du Monde, pour me mettre la pression, mais en même temps on ne boucle pas l’itinéraire et on envisage deux routes : parce que forcément quand on est en Océanie c’est la même distance de passer d’un côté ou de l’autre… Donc on a pensé à un retour par Hong-Kong, la Chine, l’Europe de l’est. Cela n’aurait pas été un Tour du Monde mais une boucle. Et puis on a pensé à un retour par l’Amérique Latine que j’aime tant mais… il faut traverser le Pacifique !
Depuis que nous sommes arrivés en Nouvelle-Zélande, il me nargue cet océan. La plupart des soirs, nous nous posons face à lui pour la nuit et il me tient tête, m’impressionne avec ses vagues fracassantes. Je l’entends depuis le campervan. Il me murmure à l’oreille que je dois décider. Traversée du Pacifique ou pas ?
Alors même s’il ne sert à rien de chercher des raisons car les plus grandes peurs n’en ont certainement pas et bien j’en cherche quand même. C’est un passe-temps que les personnes angoissées aiment beaucoup : chercher des raisons à des choses irrationnelles. Une sorte de divertissement.
Pourquoi ai-je peur de traverser cet océan ? Parce que j’ai peur de l’avion et que le trajet est particulièrement long entre l’Océanie et l’Amérique Latine ? La peur de l’avion n’aide pas j’en conviens mais je vais quand même bien mieux de ce côté-là depuis mon stage. Et puis ok : il y a 11h de vol entre Auckland et Buenos Aires mais j’ai souvent parcouru cette distance pour aller en Asie ou en Amérique. J’adore pas mais ça passe et je n’hésite pas à repartir pour de longs trajets quand j’en ai l’occasion. Donc la durée du trajet en avion n’est pas LA raison.
Le problème c’est le nom ? PACIFIQUE :un mot si paisible qu’il en devient mortel. Il rappelle la FIN, celle à laquelle nous serons tous confrontés. Mouais, je sais pas – je ne me laisse pas souvent impressionner par un mot.
Non, je dirais plutôt que c’est le vide : l’immensité de cet océan me donne le vertige, le même qui me rendrait folle si on m’envoyait dans l’espace. Le Pacifique c’est « trop » grand. Oui mais « trop » ça veut pas dire grand chose… Traverser l’Atlantique c’est déjà quelque chose et je l’ai fait plusieurs fois. Pas aisément je l’avoue. La différence c’est que l’Atlantique a quand même quelque chose de plus familier. Il borde nos côtes mine de rien, je le connais.
Donc l’Atlantique c’est grand mais le Pacifique c’est plus grand et plus loin de « chez moi ». C’est ma limite sans doute… C’est trop grand, c’est trop loin. J’ai l’impression d’un gouffre qui pourrait m’aspirer, une impression de fin du monde, de néant. Pire : d’oubli.
Quand tant de monde rêve des îles perdues dans le Pacifique moi pas du tout. D’ailleurs, je parle d’îles perdues et non d’îles paradisiaques vous remarquerez… Ce serait ma hantise un séjour là-bas. J’aime les îles. Enormément mais je les aime pas trop loin des continents ou de taille conséquente. L’idée de me retrouver sur une île « trop petite » au milieu du Pacifique « trop » grand me met dans un état de stress. Telle collègue me parle de son anniversaire qu’elle a passé aux îles Cook. Tel autre me raconte son voyage de noces en Polynésie Française ou encore telle famille de voyageurs me parle de son escale aux îles Fidji. J’écoute. Je pose des questions. Je suis curieuse. Je veux bien savoir à quoi ressemblent ces îles de rêve mais vraiment je ne veux pas y aller. J’aurais trop peur. Perdue au milieu du Pacifique, je me sentirais trop petite, trop vulnérable. En danger.
Donc traverser le Pacifique dans tous les cas je ne l’envisageais que d’une traite, sans respirer. Pas d’escale dans ce nulle part. Je l’envisageais mais le projet me terrorisait et puis on s’est lancé. On a pris les billets d’avion il y a quelques jours : Auckland->Buenos Aires. C’est réservé. Il faut croire qu’il fallait reculer pour mieux sauter, puisque nous allons d’abord en Australie et à Bali (nous retournons donc sur nos pas) pour finalement faire le grand saut.
Pas d’assurance annulation. Alors je dois me faire à cette idée. Je vais traverser le Pacifique. Je dois m’habituer à cette réalité. Je dois me projeter. C’est pour cela que je vous en parle aujourd’hui. Parce que je vais le faire – comme lorsque petite je montais au plongeoir 10 mètres à la piscine et qu’une fois là-haut je ne voulais plus sauter – je finissais par trouver l’élan. Sans réfléchir. Voilà, la solution est en partie là. Ne pas réfléchir, se laisser porter, voler et le traverser. Cet océan. Pacifique.